"Je suis la vieille pierre qui du vieil édifice
Garde jalousement le secret des splendeurs
Je suis le temps sans fin qui de ses doigts agiles,
Use la vieille pierre et dégrade les cœurs.
Je suis l'âme sans vie d'une splendeur fanée
Je suis vieille pierre qui gît dans l'avenir,
Je suis l'ombre des temps aux portes du passé
Dans le fond des âges où le temps m'a enfouie.
J'irai par les sentiers, assoiffé de regrets
Vers un rêve perdu, résidu de mon cœur
Qui de ma déraison abreuvera la rancœur
D'une vie routinière ennemie du passé.
J'irai à travers âges, assoiffé de présent,
Aux fontaines des temps serai-je abreuvé ?
La fontaine est tarie aux Portes du passé
Où s'ouvre le désert d'irrémédiables temps.
J'irai par l'univers, en quête d'avenir,
Aux mondes galaxiens trouverai-je refuge ?
Las! Je ne suis qu'un assoiffé de lunes !
La fontaine est-elle dans les temps à venir ?
J'irai par l'incertain, en quête de bonheur,
Fontaines du hasard, serai-je abreuvé ?
Le bonheur assoiffé n'était au rendez-vous,
Assoiffé insaisissable, à n'avoir que des pleurs ?
Oh! mystérieux canaux qui sillonnez la terre,
Oh! sombre gouffre où quelque embarcation périt,
Si vous pouviez un jour raconter, oh sirènes,
Le temps qui vous fit naître et vous donna la vie ...
La lance du géant qui traça votre lit
Gît au fond des années, des siècles et millénaires,
Et depuis ce temps-là votre cours est le même,
Et depuis ce temps-là l'eau sans cesse mugit.
Le vagabond pensif qui parcourut vos rives,
S'est arrêté hagard, surpris, émerveillé,
Et longtemps de ses yeux il regarda l'eau vive,
Qui coulait sans courir, murmurait sans parler.
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C'est une "venue sur terre", avec des atours, comme féerique, transfigurante ...
[Ensuite - la vie - le choc de réalités ...
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