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contre courant

Vers Commentaires

pour exister dis-tu

il faut dominer

et être dominé

ou les deux selon

et les dominants dominés

on ne sait trop par qui

par le système

mais le système

n'est-ce pas nous tous

qui le faisons tourner

avec nos compromissions

nos mesquineries

nos insuffisances et notre

désarroi

faute de pouvoir

construire ensemble un meilleur

qui écrase moins les vivants

qui ne veut l'égalité

mais l'égalité avec les plus forts

les plus beaux les plus riches

la liberté de dominer les autres

et des règles il en faut

pour rendre la brutalité

tolérable

qu'elle se perpétue

en formes civilisées

que les hommes-loups

et les états-dragons

ne se co-détruisent pas

finalement

qu'il reste un vainqueur

et non le jeu nul

de l'annihilation

la balance de la terreur sert

de norme morale

par peur de l'ange

exterminateur

et personne ne part de l'amour

comme véritable ciment

pour bâtir la société humaine

sauf les pauvres hères

mendiants de lumière

marcheurs de l'ombre

constructeurs d'imaginaire

préparant le renouveau

après les brisures

irrémédiables

pétrissant les possibles

unissant les mains

communs méconnus

christ prophète poète

et autres

trahis

tout au long de l'histoire

pourtant

pourquoi ne pas chercher

à vivre un rêve

avons-nous perdu

jusqu'au goût du paradis terrestre

tôt matin

respirer la senteur des glaïeuls

écouter

le cri d'une rose

rouge

pleurant de rosée

touchée par le premier rayon

du soleil ressuscité

qui frappe au front si fort

que s'ouvrent mes bras

au miracle du jour

et la jeune fille

sortie de terre parmi les fleurs

à peine a-t-elle appris l'amour

sans trop s'interdire

d'épancher son corps

et de demander à être aimée

qu'elle ne sait déjà plus

par l'usure de la répétition

ou les frustrations

même légères accumulées

acceptées ignorées

plus ou moins

explorer les chemins du désir

à la découverte de l'autre

toujours plus loin

dans un ravissement

toujours plus grand

et si tu dis à l'inconnue

j'aime regarder en toi

on te crie au nez

on ferme vite les barrières

ô indiscrétion

à trop me regarder

vous me faites regarder en moi

et que trouverai-je

ne voyez je vous prie

que ce que je veux bien paraître

de grâce n'allez pas plus loin

vous me feriez douter

de moi-même

et le couple

qu'on dit réussi

replié

de peur de perdre

son peu de bonheur

pour se protéger certes

de l'extérieur

égoïsmes raccordés

pulsions complémentaires

mais aussi

jeux de miroir où on s'enferme

où s'enfle l'orgueil

va-et-vient

qui n'apporte rien

fleurs séchées

gestes vains

quand perdu le don d'aimer

ou alors

s'aimer à se perdre

par delà les apparences

de ce qui nous sépare

corps et pensées

pour se retrouver

comme flammes inextinguibles

d'un même feu qui brûle

peur et ressentiment

et mûrir au soleil

qui n'appartient à personne

s'aimer tant nous deux

jusqu'à irradier

du bonheur aux autres

dieu pourquoi ne pas

mettre en chaque coeur

un morceau de soleil

si petit soit-il

que nul ne meure

de froide solitude

pardonnez ce monologue

qui diront certains

n'est même pas un poème

tant pis pour les genres

littéraires

c'est l'irritation de vivre dans un monde

où on sait si mal

se rendre heureux

les uns les autres

☆ ☆ ☆ ☆ ☆

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Commentaire(s)

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n°1

Encore de l'existentiel, mais avec de la maturité issue d'expériences diverses dur! dur! ... Une pensée antinomique, en effets de contraste ...

Difficultés du "vivre ensemble" très dit ces temps-ci ...

. . .

Note(s)