<o>
La Clé II.

Par-delà notre Incertitude

|  Ami(e) Mémonaute, faisons un chemin toi comme moi. Car nous en sommes venu(e)s à vivre jusqu'à ce maintenant ici-même. Et nous voulons trouver une manière de faire en sachant ce que nous sommes et pouvons, chacun(e) en soi et nous tous au-delà (?)

  Partons de l'idée que ce que nous savons jusqu'à présent manque à nous donner les moyens de créer le nouveau qui améliore notre sort.

  Et revenons à notre point de rencontre, ici présent, après ce périple, en voyant mieux comment Avancer (?)

'Je'[=Tu] et<o> notre "Monde"

'Je' nais avec les besoins vitaux que les mère-père (= les personnes qui assurent ces rôles) contribuent à satisfaire, intercédant pour moi dans mon rapport avec ce milieu extérieur au cercle encore flou de ma conscience. Je me vis avec les divers objets des sens, parmi lesquels les figures qui répondent à mes cris et m'apportent de douces caresses (dans le meilleur des cas, bien sûr). Ainsi se forge ma conscience de l'"autre" comme matière, inerte ou animée, y compris les Autres(personnes, animaux) qui me sont proches; ceci en même temps que je me vois comme différencié de tous "autres", le début de mon "identité".

Puis il me faudra commencer à agir comme les Autres, apprendre vite à marcher, pour exister à côté de ces Autres dans le cercle familial, puis celui de l'École... Une langue, et tout ce qu'elle commence à véhiculer comme signes, me sera inculquée. Puis des règles ou "normes" explicites, et un récit de ce que je dois comprendre et penser de ce monde qui m'entoure. Ainsi je vais me sentir dans ce qui me lie aux Autres, à la société desquel(le)s je dois participer, et en même temps avec mes différences, y compris biologiques (dont sexuelles), et avec mes aspirations balbutiantes qui rencontrent ou non l'accord de mes Proches ou plus Lointains. Et je deviens une personne à moi, à part entière<o>, dans ce "Monde" où je vais tenter de vivre en symbiose, mais aussi contradictoirement !

À ce stade, il y moi et les Autres, et toutes ces "choses", physiques ou mentales, auxquelles je me confronte et/ou avec lesquelles je compose en voyant ce qu'elles sont et comment je deviens avec elles. Et au fur et à mesure que je me définis ce "Monde" alentour et anticipe quelle peut y être ma place et celles des Autres, d'aujourd'hui et du Futur, je trouve toutes ces choses de plus en plus compliquées et complexes, dans une incertitude se reformant après mes pas.

Et puis m'habite la responsabilité des choix, du Bon et du Mauvais, aussi du Bien et du Mal, et se fait sentir le besoin d'un Guide, mais quel "Bon" Guide? et la reconnaissance que le meilleur support - immédiat - pour avancer est encore mon simple bâton de pèlerin. À moi d'être à la hauteur de moi-même. Car je ne suis qu'un parmi la multitude de mes contemporain(e)s, des ancêtres et des descendant(e)s à venir, mais je suis une personne où se forge une conscience du Tout et de Tous/tes les Autres personnes.

Éclaircir<o> le 'Mélange'

Ayant acquis une certaine capacité de réfléchir et agir, 'je' me trouve dans un "Monde" ardu à comprendre, même partiellement, dont les "ressorts" sont incertains et faillibles, et face à des contradictions et approximations qui rendent toutes actions incertaines de résultats satisfaisants. Et de m'insurger de risquer de n'être, faute de mieux, qu'un jouet de manipulations étrangères à mes aspirations.

Principes<o> et Pratiques

Prenons les "bons"(?) Principes "Liberté Égalité Fraternité", qui ont fait des remous dans l'Histoire. "Liberté" chérie! Mais qu'en vois-je, dans mon pays et au-delà sur cette Terre en proie - peu ou prou - à la violence visant à assujettir comme à s'insurger! Combien ça reste à revendiquer, et à savoir comment la réaliser ! Certes, un corpus de droits civils et civiques protégeant une certaine liberté des personnes s'est constitué qui est, peu ou prou, respecté dans certains pays, mais encore si fragile. La liberté : - de qui, de faire quoi? Parce qu'à la limite et en fin de compte, la "liberté" ça peut être la liberté de dominer, d'exploiter. Et sommes-nous également libres ?

Oui, l'"Égalité" : avec qui, pour quoi à partager ensemble ? Avec qui sommes-nous vraiment, également "égaux" ? 'Je' constate depuis toujours les inégalités comme la règle, l'égalité en étant l'exception; tant dans les données physiques que comptables ou immatérielles, dès qu'on les place sur une échelle de valeurs, s'agissant des personnes comme des biens qu'elles possèdent et des pouvoirs qu'elles exerçent.

Et regardons nos Politiciens nous apostropher "Françaises Français !", s'adressant comme à un "Peuple" uni, uniforme, de qui s'attacher les faveurs, pour les mettre dans le Cercle de leur "France" éternelle. Alors que les inégalités sont flagrantes comme les attentes insatisfaites des Un(e)s et des Autres; et de même de par le monde terrestre.

Et pourquoi serai-je "Fraternel" envers des personnes avec qui je suis plus ou moins "égaux" et "libre" ?

Je comprends - et à vous de traiter d'autres principes - que 'je' dois me méfier des Principes quand ils tendent vers un Absolu (supra-réel) et portent sur des ensembles, de personnes ou d'idées (= idéologies), indifférenciées.
   Des règles de prudence :
   - Les attitudes "Tout ou Rien" nécessitent réflexion, parce qu'elles mènent souvent à des impasses, à l'empêchement de toute conciliation pouvant être à l'avantage mutuel des parties en conflit; le plus souvent on est dans des dimensions et des degrés (en plus ou moins) des principes revendiqués comme valeurs. Ainsi la question utile et pratique sur l'Égalité, c'est : "Comment rendre la situation - à analyser - moins inégalitaire ?" - si 'je' le souhaite et 'nous' aussi (car, par exemple : moi qui m'efforce de réfléchir, je ne peux souhaiter être l'égal, à cet égard, de personnes qui valorisent la stupidité et la méchanceté, la leur propre ou celles des Autres qu'ils/elles manipulent et exploitent !).
   - La valeur d'un Principe est à évaluer, pour s'assurer de son sens même, par rapport aux pratiques (comportements, projets ...) qu'il inspire. (Combien l'adolescent que je suis encore s'est étonné de voir combien d'aberrations diverses, d'intentions et de significations, peuvent, dans l'Histoire, dériver d'un même Principe !)

Motivations<o> et Projets

| L'erreur fréquente, au mieux par manque de prudence, est de passer de principes à des "projets" et "programmes" censés les appliquer, la valeur de ces derniers dérivant des principes dont ils découlent. Alors, le flou des principes s'étend à ces projets, favorisant toutes manipulations par rapport aux souhaits des personnes qui vont subir les effets des projets.
     Ajoutons donc cette règle :
   - Tout projet doit être justifié par rapport aux motivations de ses proposeur(e)s et à celles, en "réception", des personnes qui en récolteront les effets, à la mesure de leur [in-]satisfaction, de manière prévisible.

Méthodes<o> et Résultats

L'analyse des principes et motivations étant intégrée dans la conception et la mise en œuvre des projets, quelles seront les méthodes à utiliser pour y parvenir, sur lesquelles il faudra s'entendre pour rendre les projets proposables et acceptables, et ensuite évaluer leurs résultats ?

Prenons en considération les divers niveaux où ces procédures se pratiquent, depuis l'organisation productive d'une simple association volontaire de personnes à la gestion d'un État ou groupe d'États, - ce sont des niveaux, et étapes ou stades dans un ensemble hiérarchisé, de l'"institutionnalisation" des procédures. Au niveau le plus englobant, aussi le plus invoqué mais problématique, se trouve la gestion sociale par la "Démocratie".

La Démocratie, se fondant sur le Principe - flou(?) - selon lequel le "Peuple" est (= devient?) "Souverain", reste en permanente gestation, donc dans le contradictoire traduisant la diversité des rejets comme des espoirs et déceptions qu'elle suscite pratiquement. Reconnaissons qu'elle est utilisée dans un ensemble social où se manifeste une répartition des pouvoirs qui n'est que - plus ou moins - [iné-]galitaire. En conséquence, l'idée d'un "Peuple" uni - 'uniformément' - dans ses instances représentatives, reste une vue de l'esprit (?) Laissons-là toute naïveté excessive, ne nous étonnant plus que la démocratie soit "récupérée" à des fins "élitistes", et jusqu'à "dominatrices".

Le Défi<o> démocratique reste de définir des strutures capables de réaliser une Unité fonctionnelle et opérationnelle à tous les niveaux et organes d'organisation, jusqu'à l'État ou l'ensemble d'États. Sa faisabilité dépend de sa capacité à intégrer, dans le temps, un degré de contestation, faute de quoi son Principe serait plus que flou, 'vide', parce qu'inopérant, perdant son sens. C'est pourquoi, au-delà de la pluralité des "partis", l'Alternance au Pouvoir des groupes de représentants portant des projets alternatifs est une éventualité nécessaire.

Ce qui laisse - comme 'résidu', non négligeable(?) - la question des minorités, surtout quand elles ne nourrissent guère l'espoir de devenir majorités. Leur droit à une "Parole" publique reste à examiner, dans ce qui s'élabore, en distinction d'une Démocratie représentative (parlementaire), sous le nom de "société civile". Des aspirations collectives se manifestent, accentuées par les moyens modernes de communication, tendant à promouvoir l'expression plurielle et collective de raisons et sentiments suscitant des actes publics "en marge" : manifestations publiques, actes désobéissance civile ... [Lesquelles, hors naïveté, sont bien sûr aussi "récupérables" ...]

Une réflexion s'étend en s'approfondissant sur les conditions pratiques de l'exercice de la Démocratie avec le souci d'éviter la confiscation ou le détournement des pouvoirs élémentaires qui ont certes vocation à s'agréger aux niveaux supérieurs; des préoccupations quant à l'élitisme de nos Représentant(e)s, à la valeur de la Délégation qui leur est accordée par les électeur(e)s. La Délégation peut être souhaitée "révocable" (en dehors même des périodes électorales), soumises à conditions (...), ce qui modifie la conception du statut du Politique (= Représentant) dans sa "carrière"... Autre exemple en gestation, le projet d'un "tirage ou sort" d'électeur(e)s exerçant certaines fonctions de réprésentation publique et politique, ce qui pose les questions de leur formation, d'abord de leur acceptation ... Il s'agit là d'une 'gestation' émergente à la fois plus fine et englobante parce qu'elle porte, avec une volonté de transparence, sur l'organisation de tous pouvoirs au sein de la société pleine et entière.

Cette réflexion en extension vise, en fin de 'boucle', l'autre erreur fréquente, au mieux par manque de prudence, qui est de s'abstenir d'évaluer les Résultats des Projets achevés ou en cours; non surprenant, bien sûr, de la part des acteur(e)s qui n'ont pas souhaité faire état de leurs motivations à agir selon ces Projets. C'est l'exigence du 'Retour' (1): entendons par là que la mise en œuvre produit des effets, lesquels doivent être évalués selon des critères définis, lesquels correspondent aux exigences de résultat posées au départ. Et il est souhaitable que telle procédure soit permanente ; quand le projet est en cours, cela permet des corrections et ajustements; et quand il se termine, on peut voir par quels autres projets il peut être remplacé ou complété.

Rayonner<o> alentour

Donner sens<o> et espoir

À l'encontre des attitudes fréquentes visant à se valoriser CONTRE les Autres, afin de les rendre au moins neutres, mieux encore dépendant(e)s ou impuissant(e)s, par rapport à nos désirs et souhaits de réussite, 'je' cherche à trouver les sens, significations de toutes choses et personnes, en voulant d'abord éclaircir tous possibles malentendus; ensuite à déterminer les désaccords et voir comment ils peuvent se composer en compromis (2) acceptables. Et combien notre civilisation moderne incite, avec la puissance de ses moyens techniques d'influence, à la concurrence conquérante, en vue de l'"emporter", de "dominer", en se justifiant par de prétendues valeurs qui sont floues, douteuses, fausses parce qu'ambivalentes, telles que "ambition", "émulation", "défi"[pardon, "challenge" selon le franglais dominant] ...; avec en sous-entendu, mais rarement invoquée, l'idée profonde(!) que "la fin justifie les moyens" !

Et quels "espoirs" ? Pour moi tout seul, égoïstiquement ? Ou, mutuellement, pour la plupart d'entre nous, et pour le plus grand nombre autant que possible, et pour Tous/tes pour finir en beauté ... ? Par des Avancées conjointes, (3) communes vers des situations meilleures pour Tous/tes (?) En se disant que Ça a du Sens Possible (?!)

Répandre<o> les semences

Oui, les émergences (4) des petits, fragiles espoirs qui veulent s'amplifier, se donner en s'accroissant tout en partageant ... Mais d'accord, des mouvements puissants rassemblent tout autant sinon plus - et plus fréquemment(?) - sur l'agrégation d'égoïsmes personnels et collectifs en vue de détruire des ennemis et trouver tous boucs émissaires subissants.

Espérons ensemble que les "petits" espoirs à grandir seront les "premiers" en fin de l'Histoire (?!)

Partager<o> les joies

Et soyons sensibles aux lueurs nouvelles d'un Jour qui commence, toujours et longuement sans doute, qui nous encouragent à aller plus avant ensemble pour une Destinée partagée que même nos Adversaires eux-mêmes jugeront peut-être préférable en fin de compte. Et, au jour le jour et parmi les instants privilégiés, une remarque apparemment anodine et un simple regard signifiant peuvent être d'un grand réconfort ... ?

Conclusion<o> :

À chacun(e) de compléter l'ensemble de pensées en devenir, en apportant contradictions, à partir de son expérience vécue et selon sa réflexion voulue autonome ...

Et sans doute notre capacité de connaître et évoluer - et faire évoluer - est 'double', en "Bascule" entre :
    - Assurer notre existence en propre, comme notre propriété à gérer, contre tout et toutes personnes qui nous restreignent et empêchent dans notre élan vital;
      et :
     - Prendre le Regard émanant du Tout et de Toutes les créatures vivantes vers nous qui en sommes, dans l'espace-temps, une infime partie.

Et ainsi, si on regarde les deux grandes tendances socio-politiques antagonistes :
     - Les Hiérarchistes diront toujours et encore que la "condition humaine" fait que les relations inter-personnelles comme entre Nations ne peuvent être qu'inégales;
     et :
     - Les Utopistes s'affronteront toujours et encore à la nécessité d'une "nature humaine" améliorable et améliorée.

À toi parmi nous d'en parler, d'en juger ....

¤ ¤ ¤ ¤ ¤

N o t e s

[1] Vois le "Retour sur investissement" en gestion financière. Ces Financiers/ières qui nous Dominent mondialement=planétairement n'oublient pas de mesurer les résultats en termes de profits. À nous tous/tes de voir, dans les résultats de tous projets<o>, ce qui nous est "profitable", au sens de "avantageux par rapport à nos besoins et aspirations" ! Notons que l'exigence d'évaluation des résultats, faisant "pendant" avec l'exigence d'expliciter les raisons, y compris les motivations, d'initialiser un projet, n'est nullement fréquente, y compris pour les Actes officiels. Ainsi, les Lois et Règlements sont passé(e)s sans exigence ni d'en expliquer l'origine et la portée, ni d'en définir ni évaluer les résultats escomptés. Ceci dit sans étonnement si on pense que le Droit a son origine dans la Force qui le définit et le fait appliquer, les "Lois" succédant, dans l'Histoire, au "bon plaisir" du Souverain. À nous de changer ça (?)

[2] Le compromis (acceptable)<o> est le fruit, résultat d'une négociation; il est supposé relativement, mutuellement avantageux pour les parties, en soi ou dans le cadre de contreparties, peut-être à réapprécier ultérieurement; la compromission est un accord déséquilibré en ce qu'il se place en contradiction flagrante avec des buts poursuivis et/ou ne peut être que contre-productif par rapport aux intentions initiales d'un projet et aux raisons d'y souscrire; bien sûr, c'est toujours délicat, une affaire d'appréciation ... !

[3] Disons que l'Attitude décrite ici est anti-"murs"<o>; 'je', considérant que nous sommes déjà assez séparé(e)s matériellement, biologiquement comme êtres vivants distincts, veux avoir - ce qui me paraît indispensable pour connaître et se connaître soi-même et les Uns les Autres - des échanges en pensée et sentiments réciproques, les plus clairs, transparents possibles; en y incluant, autant que possible l'"empathie" ... C'est difficile mais combien réconfortant, enrichissant (immatériellement bien sûr) ?!

[4] Parmi ces "émergences" : la proposition d'un "revenu de base"<o> ou "revenu universel" pour tout(e) humain(e) terrestre; un minimum permettant à tous/tes de subvenir aux besoins élémentaires de [sur-]vie sur la planète. Après, bien sûr, les difficultés s'amoncellent : - quel montant? uniforme ou selon les pays ou régions? - comment rendre ça acceptable pour une majorité afin de pouvoir, démocratiquement, en faire un droit reconnu? Le débat s'approfondissant s'engage.
   Lié à la revendication de "citoyenneté universelle" : toute personne humaine doit avoir quelques droits où qu'elle se trouve et où qu'elle aille sur la planète.
   Au fond "je" veux et souhaite que toute personne sur cette Terre, puisse faire un/son chemin possible, quelques soient les vicissitudes dues à sa personne, biologique et psychique, dans son environnement physique et social.