La Grèce Européenne (?) <o>

( Incertitudes, sur la Grèce comme sur l'Europe ?)

Date : 11/11/11

Vers Commentaire(s)

Un référendum sur le plan de sauvetage exigé par notre Union Européenne répondrait-il à la bonne question, salutaire?

L'ultimatum<o> expliqué :

Le Papandréou à la triste figure a vite été contraint de préciser qu'un refus signifierait le retrait de la zone Euro. Comprenons que l'Europe actuelle n'accepte la Grèce que si elle s'exécute. Pourquoi - disons, pour quels intérêts?

Les Banques ont dû accepter une annulation partielle<o> de la Dette grecque, ce qui est une innovation (hormis quelques essais timides s'agissant de quelques pays dits "en voie de développement"<o> mais restés sans développement et pire). Jusqu'à présent, le Grand Capital estimait qu'il avait le droit d'exiger des taux d'intérêts de plus en plus élevés au motif de l'accroissement de la "prime de risque" <o>, - étant tacitement entendu qu'un tel risque ne se réaliserait jamais, surtout s'agissant d'États, a fortiori Européens. Bravo! Mais, ce que l'on claironne moins, - quelles sont les contreparties?

Que la Grèce brade une grande partie de ses biens, notamment de ses services publics<o> (dont la Poste). Car il est bien évident que, pressés de vendre, les Gestionnaires grecs seront contraints à des ventes plus proches d'enchères que de contrats mutuellement avantageux! Et souvenons-nous des multiples exemples de ce que le Grand Capital - après avoir participé aux destructions - est prompt à profiter des Reconstructions.

C'est-à-dire que, dans le cas présent, les détenteur(e)s de capitaux<o> ont beaucoup profité du "service de la Dette"(=paiement des intérêts), ils/elles vont perdre un peu (dans l'ensemble) par l'annulation partielle (1), etils/elles vont gagner de gros lots lors de la Grande Braderie des biens grecs.

Les Questions clarifiées :

Que la Grèce ait été mal gérée, notamment parce qu'insoucieuse de ses rentrées fiscales<o>, qui le nierait? Mais, là encore, au plus grand profit de qui? Des grands possédants, détenteurs de biens mobiliers ou immobiliers, contribuant peu ou pas aux dépenses collectives (voir l'exemple émulateur des Armateurs grecs exemptés d'impôt!).

La réflexion se porte alors sur ce que pourrait être la "bonne gestion" d'un État au sein de l'Europe, qui permette le fonctionnement de l'ensemble des États concernés dans le cadre économique et politique sur lequel ils se sont accordés, - à redéfinir. Car si l'Europe se fonde sur des intérêts "communs", il faut, pour qu'elle soit viable et améliorable, qu'elle apporte des satisfactions attendues dans ses réalisations économiques et, plus largement, sociales.

Donc, quel est le "bon" État, et quelle est la "bonne" Europe? Il ne s'agit qu'épisodiquement de sanctionner un État (et les suivants sont déjà en ligne!), - il s'agit de redéfinir le rôle<o> de l'Europe, c'est-à-dire ses fonctions par rapport aux États, et les fonctions des États qui constituent, font fonctionner, l'Union Européenne (simplement : "À quoi sert l'Europe?", de la part de États; "À quoi servent les États?" pour l'Europe constituée). 

Si l'Europe doit être une Communauté, la question fondatrice reste : quelle forme de coopération et quel degré de solidarité sont requis entre les membres?

Et comment s'expliquer que les peuples de cette Europe aient si peu considéré qu'un tel Projet Communautaire était peu compatible avec la domination d'une infime minorité exerçant les pouvoirs financiers (mondialisés)?

Deux raisons majeures<o> à considérer, outre la méconnaissance des mécanismes économico-financiers et des manœuvres politiques, les méfaits : - du "capitalisme populaire" ; - et de la "culpabilisation des Endetté(e)s".

Le "capitalisme populaire" consiste à faire acquérir des valeurs mobilières à une majorité de citoyen(ne)s, lesquel(le)s voient leurs soucis partagés entre la valorisation de leur capital et l'amélioration de leurs conditions de travail, y compris leurs rémunérations.(2)

La "culpabilisation des Endetté(e)s", c'est leur faire admettre qu'ils/elles sont les seul(e)s responsables conscients (donc "coupables") de leur sort et donc redevables de la nécessité de l'améliorer en corrigeant leurs erreurs(= fautes), la pire étant de reporter le poids de leur incurie sur les générations futures<o>.(3)

Détournant ainsi de la Question-"Clé" qui est celle de la répartition<o> des produits de l'activité économique entre le Capital (= le détenteur(es) de capital) et le Travail (= les travailleur(e)s, salarié(e)s ou indépendant(e)s), - c.-à-d. du partage des richesses produites.

Quel débat pour quel Avenir ?

Donc, il aurait été sensé - clarifiant et encourageant pour une amélioration future - que les Grecs/Grecques répondent à deux Questions référendaires :

"Acceptez-vous le plan de sauvetage proposé par l'Europe?"

ET<o>

"Souhaitez-vous le retrait de la Grèce de l'Union Européenne?"

Et, si la majorité aurait pu opposer un "Non" à la 1ère Question, elle aurait pu être pour le "Oui" à la 2nde.

Ce qui aurait signifié que les Grecs/Grecques - comme tant d'autres Européen(ne)s - ne peuvent supporter une telle aggravation de leur conditions d'existence en étant conscient(e)s du refus des grands possédant(e)s et profiteur(e)s d'un tel Système de contribuer vraiment à l'amélioration de leur sort.

C'est-à-dire vouloir, au nom de la solidarité (entre classes sociales comme entre pays au sein de l'Union), une autre Europe<o> ...

Commentaire(s)

[ Chaque Apporteur(e) peut apporter un bloc (dans 'Apport'): mettre - au moins - les mots-clés "europe grèce dette risque" et je='Modérateur' inclurai ici en Commentaire ]

N°1

. . .

N o t e s

[1] "perdre un peu" parce que la "recapitalisation des banques"<o>, garantie par les États, doit assainir les Banques et donc assurer le maintien de profits futurs.

[2] Ainsi, le conflit d'intérêts entre l'Actionnaire et le salarié<o> (ou le travailleur ou entrepreneur indépendant) est porté dans la conscience de chaque personne. "Conflit", oui, parce que l'Actionnaire - ne regardant que le rendement de son investissement - souhaite que la société concernée fasse le maximum de profit, en réduisant donc autant que possible les dépenses salariales. En fait, de manière non avouée, cela se réfère à "la théorie des miettes". En donnant quelques miettes de leurs profits au plus grand nombre, les Puissant(e)s s'en font des allié(e)s - plus exactement des "complices"? - pour le maintien du Système dont ils/elles sont, de très loin, les bénéficaires privilégié(e)s.

À chaque petit(e) porteur(e) de se demander ensuite s'il/elle préfère valoriser davantage son capital en réduisant ses exigences salariales; s'il/elle préfère négocier la valeur de son travail face aux apporteurs de capital, au lieu de s'exploiter lui/elle-même sans condition ni limite.

Il est vrai que ceci reste peu conscientisé - reconnu, avoué, analysé; c'est un puissant démobilisateur de toute revendication portée par les syndicats (rémunérations, conditions de travail).

Ce qu'avait bien compris Madame Thatcher qui en avait fait l'axe porteur de sa politique, - la solution finale, théorique et pratique, pour en finir avec le socialisme, avec le recours - si nécessaire - aux méthodes de nettoyage idéologique pratiquées par son ami Pinochet.

[3] Veiller à clarifier le flou entretenu par les Culpabilisateur(e)s. C'est à chaque Grec(que) - personnellement ou en tant que membre d'un groupe social - de se demander si il/elle a voulu s'endetter et, si oui, pourquoi?; et, si non, comment et pourquoi il/elle a été conduit(e) à voter pour les Gouvernants qui ont effectué l'endettement.

Et bien sûr que l'équilibre budgétaire<o> est un objectif de saine gestion (à la réserve que l'expérience de l'évolution économique a montré que, dans certaines périodes [non de manière permanente], un déficit était un facteur de reprise).

Et le fait que la charge de la Dette se reporte sur les générations suivantes est une raison consciente chez les Manipulateurs de l'Opinion d'embrouiller davantage le débat en opposant les jeunes aux autres!

Pensons : qui(quels groupes sociaux), quoi(quels mécanismes) sont le plus la Cause de la situation présente; - quelle est la responsabilité<o> des électeur(e)s (s'agissant d'un pays où règne un degré de démocratie) par rapport aux bénéficiaires et profiteur(e)s du Système économico-politique qui y a conduit