L'humain dans la plaine mène sa vie petite. Et sa vie est faite de masques. Ce monde des humains, c'est la grande foire aux masques; un masque pour chacun, et mille visages pour chacun. Étrange pudeur, que d'avoir pour premier soin de se cacher soi-même. Triste paradoxe, humain, tu caches quelque chose que tu ne connais pas; tu es le voleur d'un "moi" et, mauvais voleur, tu ne sais même pas ce qu'il vaut, - tu es un mal-acquis de toi-même, un renégat de ta conscience.
Il faut que tu saches que tu n'es rien avant de pouvoir être Tout. Terrible vanité : tu es un fil tendu entre l'apparence que tu crées et le vide où tu te caches en toi. Sans Vie, sans Regard, sans destinée si ce n'est ta mort bizarre. Humain de peu, humain pauvre. Tu es vide comme une outre d'orgueil. C'est là ta seule grandeur enflée, car la noblesse de l'Humain au vrai visage, je ne la trouve pas en toi. Je te cherche chaque jour derrière les masques de la marée humaine, Humain, et je ne trouve pas!
Et ta société, a-t-elle des pieds pour se tenir et des bras pour accueillir? Derrière le masque porte-drapeau, n'est-elle maintenue que par le tranchant de l'égoïsme et le filet de l'hypocrisie? Où est le bâton sur quoi s'appuyer en cheminant; - est-elle bâtie sur le roc ou s'est-elle perdue dans les sables mouvants?
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La rancoeur c'est ce qui "reste en suspens" dans une relation entre personnes; ça "reste" comme insatisfaction par rapport à ce qui aurait pu ou dû être, comme "attente" insatisfaite. En se tournant vers le futur, cela peut être cause de désespérance ou, au contraire, d'élan pour parachever ce qui est resté imparfait.
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