Au 1er avril 2011
Ce jour, je ressens un douloureux sentiment poindre comme un avertissement.
Le sentiment que tout va dans le mauvais sens quand les évènements devraient susciter des notes d'Espoir.
Ainsi, ces derniers mois, alors qu'un Mouvement d'émancipation par la revendication démocratique, sans précédent depuis les grandes Révolutions et largement imprévu, traverse et "travaille" toute une lignée de pays aux régimes dictatoriaux, avec succès dans certains tandis que, dans d'autres, la révolte s'enlise dans un bain de sang; - que disent et martèlent certains des tenants d'une certaine "Gauche de la Gauche"<o>, aux contours plutôt flous?
Que la démocratie à l'Européenne n'est que le paravent de l'hégémonie<o> de l'Europe envers les pays pauvres et émergents, - que les instances internationales, européennes et mondiales, ne sont que des agents ou suppôts du Capitalisme, de l'accaparement de la planète par les Grandes Puissances.
Gardons-nous bien de tout malentendu. Évidemment que la domination du Grand Capital s'exerce en instrumentalisant<o> toutes les formes actuelles d'organisation sociale; et c'est bien la manifestation d'une vérité que je partage : que le Capitalisme mondialisé est systémiquement destructeur de valeurs Humaines.
Mais pourquoi, particulièrement en ce moment, rejeter, ou pour le moins déconsidérer, la démocratie<o>, - au lieu de rappeler, comme moi et bien d'autres j'espère quand même, que la démocratie, qui peine tant à éclore actuellement là où elle n'est pas encore, est la tentative sans cesse à défendre et à améliorer, d'une meilleure organisation socio-politique?
Je m'interroge et je m'inquiète des conséquences d'une telle - dirai-je - "carence démocratique" croissante. Est-ce une raison suffisante, parce que la démocratie sous sa forme actuelle est imparfaite (et de cela nous sommes bien d'accord, si l'on pense que c'est un défi permanent), qu'il faut la rejeter? - et surtout : la remplacer par quoi<o>?
D'autant que tout converge, dans nos pays développés, et à ma grande déception, vers l'affaiblissement à la fois du Politique et de la Démocratie comme valeurs de progrès.
La Crise<o> : On aurait pu raisonnablement espérer - alors qu'il est de plus en plus clair que ce sont les victimes du Système ultra-libéral qui en paieront les dégâts - un sursaut de "conscience sociale", de solidarité<o> contre les Fauteurs de Crise? Qu'observe-t-on? Une montée en puissance de l'Extrême droite!
Et que trouvent à répondre certains de ces camarades de la "Gauche de la Gauche"? Que le système capitaliste est "moribond"<o>! Alors qu'il n'a jamais mieux fait la preuve de sa capacité à dominer la Planète malgré ses crises systémiques et cela à son plus grand avantage?!
Je voudrais pouvoir considérer ces camarades des luttes sociales comme étant à l'avant-garde<o> du progrès socio-humain, qu'ils se montrent innovants, inventifs d'un Lendemain! Et pour certain(e)s de ces personnes qui se considérent "révolutionnaires", - "mais qu'avez-vous à proposer de Nouveau!"
Ou n'allons-nous chercher qu'à refaire, en simili, les erreurs ayant ensanglanté le siècle précédent?
Par delà l'épisodique, le transitoire des Nouvelles (si peu innovantes, c'est bien le problème!), ces déceptions qui entachent ma volonté de Changement qui se veut tournée vers le plus grand Espoir, m'apparaissent comme un signe de ce triste temps!
Qu'aurions-nous à opposer, face à une Extrême droite alliée au Grand Capital qui dispose d'un énorme pouvoir<o> d'influencer, de s'assurer des services, de corrompre, - sinon notre essai de solidarité volontaire, démocratique, imparfaite et fragile, mais secourable?
L'urgence est donc à re-crédibiliser<o>, re-valoriser le Politique, par nos seuls moyens permis par des débats, des manifestations et des élections démocratiques, pour le dégager de sa dépendance envers les Puissances d'Argent, - et non le contraire?!
En ce 1er Mai 2011, je voudrais - pour moi comme pour tous les habitants de notre Terre - pouvoir toujours manifester ma protestation dans les rues sans risquer de me faire tabasser, ou pire : massacrer.
Moi, modestement mais fermement, et tant qu'une violence ne me fasse taire : je revendique d'abord, où que sois sur la Terre, le droit<o> de manifester sans que des préoccupations d'"ordre public" ou de "raison d'État" m'en empêchent, - et cela sous la garantie et protection d'instances nationales et internationales que je veux plus démocratiques, - plus Humaines!
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