{ Le Manifeste Utopiste }<o>

Partageons l'Humain !

Présentation

Partir de ce qui n'existe que peu, mal, est certes une gageure. Mais pour qui espère une amélioration de la société humaine, ne faut-il regarder, dans sa pureté originelle, tout ce qui peut faire éclore un potentiel de changement<o>, une annonce et peut-être l'amorce d'un Meilleur Commun (?)

Sans doute serait-il plus aisé de pouvoir se fier à quelque "Âge d'Or" enfoui dans un Passé mais dont on connaîtrait toutes les conditions pour le rétablir, - les moyens de le réaliser de nouveau à notre Ère. Mais notre Histoire terrestre, depuis les origines, ne nous montre guère la voie d'un progrès vers l'harmonie entre les personnes comme entre les peuples; car si une certaine coopération s'instaure afin de produire les biens et services, la possession des richesses et le pouvoir qui l'accompagne induisent des inégalités de par la volonté de domination, que ce soit pour maintenir ou accroître l'inégalité ou, par réaction, pour s'insurger contre elle, - ce qui résulte en un antagonisme<o> perpétuel.

Dès que s'exerce la coopération requise pour recueillir les bienfaits de la Nature, faire fructifier le sol et créer outils et machines, les conflits<o> se déploient liés à la soif de richesse et pouvoir, la volonté d'accaparement générant l'inégalité, sauf à être contenue par la résistance ou la révolte des Dominés. La possession d'un certain Capital donne l'avantage sur ceux qui n'en disposent pas, en vue d'en acquérir toujours davantage; et les plus désavantagés sont dépendants des Dominants car ils ont besoin d'une rémunération de leur travail qui assure leur subsistance alors que les Riches peuvent attendre de s'enrichir davantage.

Les relations entre humains, tant au niveau des relations inter-personnelles (directes ou de par l'appartenance à des groupes sociaux) qu'entre peuples, se caractérisent désormais par une situation de Guerre généralisée, la Paix n'étant jamais qu'une halte armée permettant de reconstituer les forces à engager dans la Guerre destructrice, agressive, défensive ou préventive, à venir.

Certes, à tous les Àges de notre Histoire, divers Sages ont tenté de faire prendre conscience de la nécessité de vouloir atténuer les souffrances humaines : en améliorant le sort des déshérités, fussent-ils esclaves; en contenant la violence résultant du Conflit Égo-existentiel, entre personnes et entre peuples; et, plus profondément, en reconnaissant que la recherche effrénée, envahissante, de richesse et pouvoir ne conduit pas nécessairement, suffisamment, au Bonheur.

Et des Valeurs autres que celles résultant du Conflit Égo-existentiel ont pu être diffusées par des institutions : religieuses, philosophiques, humanistes; mais avec quel succès, si l'on ne se cache les pratiques institutionnelles agressives, l'hypocrisie latente, le souci de donner et de se donner une bonne conscience tout en poursuivant les erreurs dénoncées? Les rêves dénaturés, les voeux pieux, les guerres de religion, les querelles de doctrines, de chapelles, intestines ...!

Alors l'Utopie pour Guide<o> ? Comme autre option de vie sociale visant un "partage" de toutes les possessions humaines reconnu "équitable" parce qu'orienté vers le plus d'égalité possible (?)

Au lecteur(1) avisé d'en juger.

La Refondation Humanitaire

Nous partons<o> de l'Humain comme valeur Primordiale et Nous(*) œuvrons pour un Destin Humain Commun. Chacun de nous pense et ressent : "Je vois l'Autre comme je me vois moi-même. Je suis avec lui ou elle, par-delà nos différences (non essentielles), par Ce qui fonde notre Humanité."

Cela étant, et sauf à être inconséquent, les exigences s'imposent :

- avoir d'autres buts dans la vie que celui de s'adapter aux situations et circonstances en vue d'en tirer le plus grand profit personnel;

- trouver d'autres satisfactions vitales que celles nécessitant l'accaparement toujours plus étendu des biens existants et/ou le pouvoir toujours plus grand sur d'autres personnes.

Car il m'est aisé de comprendre que si "je" veux toujours plus de richesse et de pouvoir par rapport à Autrui, je ne peux que m'affronter à Autrui pour le dominer, à moins qu'il accepte d'être dominé, - ce que je ne voudrais accepter, sauf à y être contraint, à sa place.

"Je" suis tout autant conscient que ce que "je" m'exige requiert une orientation non commune, car, depuis l'enfant qui accapare son milieu afin de le maîtriser et d'abord survivre, tout le processus de socialisation et civilisation que "je" connais tend à la différenciation sociale selon la richesse et le pouvoir.

Alors<o>, où sont, dans les situations vécues, les différences et les limites acceptables pour moi entre "maîtriser" ma vie et chercher à dominer aux dépens d'Autrui ?

Sachant combien il nous est plus difficile aujourd'hui, avec de tels souhaits, de vivre et d'œuvrer pour ce qui nous paraîtra être une meilleure organisation de la société humaine, Nous affirmons qu'il incombe à chacun d'être responsable, pour tous et avec tous - ensemble -, de la conception et de la réalisation d'une Société [plus] Humaine; - qu'il nous appartient - comme le dit le langage courant, mais plutôt de manière dépréciative - de "refaire le monde".

Que doit alors la Société apporter à chacun et à tous, et, réciproquement, exiger de chacun et de tous, pour qu'elle soit conforme à notre définition de la Personne humaine en tant qu'individu actualisant, dans un espace/temps, l'Humain ?

Nous reprenons, à charge d'en montrer la faisabilité, la devise : "Liberté", "Égalité", "Fraternité"<o>.

Que signifie, pour qui est dans un complet dénuement, la Liberté<o>, sinon la liberté(?) de mourir de faim? Combien de cas historiques où, ayant privé tant de personnes des ressources indispensables, on les a et aura condamnés à la maladie et à l'inanition !

Jusque dans nos Pays dits "développés", combien de miséreux, - libres(?) de circuler! - qui salissent nos villes et campagnes et qu'on voudrait chasser - mais pour aller où? - et que - par manque de courage? - on se retient d'exterminer!

La Liberté n'a d'effets, et donc de sens, pour chacun que s'il a les moyens de sa liberté.

Que peut signifier la Liberté dans une société très inégalitaire<o> ? Que puis-je en espérer si "je suis un Dominé qui obéit au grand bénéfice des Dominateurs et/ou un complice espérant des dépouilles d'ennemis vaincus"? Et si "je suis un Dominateur, j'ai, de par mon appartenance au groupe dominant, la liberté de dominer sur ceux qui en sont privés" ?

Et la Fraternité<o> : se conçoit-elle et se vérifie-t-elle autrement qu'entre personnes également libres, disposant des moyens de leur degré de liberté?

Ns tenons "Liberté [ET] Égalité [ET] Fraternité" comme un Tout englobant, non fragmentable, - comme un Mode de manifestation de l'Humain.

L'œuvre Rédemptrice"<o>

| Nous disons "œuvre" car il s'agit, après la "fondation" exposée ci-avant, d'un véritable travail de transmutation du "Corps Social", entendons l'ensemble des volontés faisant des efforts persévérants visant à transformer les modes et pratiques d'organisation sociale, y compris les motivations des acteurs sociaux, afin d'effectuer l'Humain en Acte.

| Nous disons "Rédemptrice" parce que le Projet Humain s'inspire de la Volonté Primordiale d'alléger les souffrances humaines, personnelles, - toutes sortes de souffrances de toutes personnes; et parce que, l'humanité terrestre étant désormais en péril d'annihilation par ses propres agissements, elle est collectivement - pour qui espère et attend l'Accomplissement de l'Humain - face au dilemme : Rédemption ou Disparition.

La Confrontation<o> existentielle, c'est que nous sommes confrontés à la Négativité de ce que Nous sommes et voulons être, - ce que nous tentons d'insuffler dans le mouvement des réalités à la fois théoriques et pratiques.

Notre Projet évolutif sera constamment à l'épreuve des faits, de par notre exigence de la réflexion commune, d'un plurilogue permanent entre nous et nos opposants. Toujours voulu et donc d'issue incertaine puisque manifestant un Commun des volontés humaines. Et non un Mécanisme inéluctable, religieux ou séculier, censé enclencher et maintenir le Progrès possible et souhaitable, telle la Providence, plus ou moins divine, alléguée par les modernes "[ultra-] libéraux" pour justifier de la justesse et pérennité de prétendues lois économiques fondant le meilleur pour tous sur l'extrême égoïsme de chacun; tel le "matérialisme historique" supposé accomplissant nécessairement et mécaniquement - quelle que soit l'évolution des esprits - la lutte des classes jusqu'à son meilleur achèvement.

Les Principes"<o>

La relation "Humaine", qu'elle soit "directe" entre des personnes ou s'exerce entre des groupes sociaux, c'est quand "je" ne veux ni accaparer ni dominer; seulement jouir des satisfactions et beautés, extérieures et intérieures, que nous procure la Nature, y compris notre humanité biologique; et vouloir - pour être pleinement satisfait, tout en comprenant combien notre monde, matériel et social est imparfait - trouver un chemin de perfection, pour moi et tout Autrui, vers une meilleure société future. Comprenant que Nous existons en un Destin mutuel, commun.

Mais que devient cette intention louable, profonde, dès lors qu'elle est éprouvée dans les situations à vivre? Les doutes nous assaillent quant à la réciprocité d'intentions permettant de réaliser une mutualité des projets. Car, s'il est compréhensible qu'une attitude de non-accaparement dominatoire favorise la réalisation de consensus et ainsi la résolution des conflits liés au partage des biens rares en vue de satisfaire les besoins de tous, - comment réagir lorsque d'Autres manifestent - de manière ouverte ou dissimulée - la volonté de nous contraindre par la Force - aux formes diverses - à subir le rôle de victime et/ou complice de leur accaparement?

Nous constatons tant d'inégalités qui procèdent certes de contraintes (de les subir et/ou de les exercer) mais aussi de volontés de les soutenir et même les accroître, alors qu'elles sont, à l'opposé, plus ou moins vivement contestées. Elles portent sur la possession et la jouissance de biens ainsi que sur le pouvoir assuré par la richesse; mais aussi elles sont les marques de statuts sociaux. Ce en quoi elles portent sur un besoin immatériel de la personne humaine en société : la considération de ses "semblables" humains. Le "statut" non "universel" introduit ne différenciation inter-humaine qui s'établit et se justifie en valeurs sociales. Et au-delà de la diversité des personnes s'établit alors une hiérarchie selon le degré de supériorité statutaire.

Droits et Devoirs<o>

Quels Droits et Devoirs nous reconnaissons-nous les Uns envers les Autres?

Mes Droits sont des Devoirs pour Autrui envers moi et, réciproquement. Ils sont donc communs à nous tous ensemble; nous pouvons être plus ou moins d'accord avec leur définition et/ou avec leur effectivation, - le degré de consensus réalisé caractérisant la cohésion sociale.

Les Droits civils<o>

Le progrès de l'esprit humain a amené à concevoir les dits "Droits civils" comme exprimant les obligations que "je" dois observer envers tout autre humain, - tel l'Inconnu face à moi rencontré sur n'importe quel chemin. Le premier de ces droits étant celui de ne pas l'agresser, le blesser physiquement ou, a fortiori, lui ôter la vie(?)

Quelles que soient avec lui mes différences de pensées et d'intérêts, de "statut" ou de "classe" en termes objectifs, je me dois de le respecter ainsi. Mais, même au niveau "basique" du respect de l'intégrité physique d'autrui, cette exigence ne "va pas de soi", n'est pas aisée à établir comme règle (norme) planétaire (ou "universelle").

Ainsi, puis-je, dois-je même, restreindre mon obligation de respect si cet Inconnu a enfreint la Loi ou les coutumes de mon pays? Accepter la punition qui est une atteinte, de diverses manières, à son intégrité? Approuver la peine de mort?

Nous affirmons le devoir primordial de respecter les Droits civils envers tout humain, de sorte que toute exception doit être justifiée et contrôlée. Ainsi en est-il de toutes punitions infligées pour sanctionner le non-respect par la personne des règles collectives résultant des décisions des pouvoirs législatif et exécutif, dont la justification - si elle est jugée recevable par l'instance judiciaire - se fonde sur le principe de communauté des normes régulant la vie sociale. Toute personne se trouve ainsi obligée d'observer les règles communes par réciprocité puisque ce sont des droits qu'elle revendique également pour elle-même et peut alléguer s'il y est porté atteinte. À charge, pour la collectivité, de justifier les contraintes résultant de l'application du "corpus" des règles institutionnalisées.

Au niveau suprême du Droit Humain, Nous affirmons ainsi l'in-Humanité de la peine de mort<o>, ne serait-ce que - entre autres raisons - parce qu'elle nie la perfectibilité de la personne. Ayant commis une "faute" - qualifiée en Justice - tout Humain a, outre le pouvoir d'en faire vérifier la justification selon les instances prévues à cet effet, la possibilité inaliénable d'évoluer dans le courant de son existence, de se perfectionner dans le sens qu'il donne à sa vie. Toute exception au droit à la vie, notamment liée à la nature du crime, est inadmissible parce qu'elle serait contraire à notre Projet fondamental : l'entorse au Principe selon un "degré" de crime (la gravité des crimes pouvant être, de plus, diversement appréciée selon les cultures et dans le temps de l'Histoire) porterait atteinte au fondement de toutes les Exigences qui s'imposent à nous partout et toujours, - de l'élan qui Nous habite; car Nous respectons toute personne et donc toutes les personnes, amies ou adversaires, ainsi que celles qui se veulent nos ennemis, incluant tous criminels - ne nous opposant qu'à des idées et des pratiques, institutionnalisées ou coutumières, et non à Autrui par une volonté de destruction de la Personne.

Ainsi, lorsqu'une punition privative de droits civils est appliquée, elle l'est, pour Nous, toujours dans l'espoir d'un amendement du condamné fondé sur sa réflexion sur son rôle en tant que membre d'une communauté avec Autrui, une telle éventualité ne pouvant être interrompue par une mort que nous déciderions. Nous n'avons nulle responsabilité à assumer le terme des Autres personnes, mais leur devenir, - autant qu'il Nous est possible.

De même, Nous dénions toute valeur de morale sociale à la torture<o>. Bien que n'impliquant pas nécessairement la mort des suppliciés - encore que tant d'entre eux voient leur vie détruites, dans leur corps et/ou leur esprit, par la suite - elle se justifie par l'idée que, pour me protéger (au pire, simplement dominer) et/ou protéger "les miens"; je m'arroge le droit de faire souffrir Autrui, même si l'Autre est innocent de tout ce dont je l'accuse ou soupçonne, et, s'il est à mes yeux quelque peu "coupable", sans proportionnalité entre la souffrance, y compris ses effets postérieurs, et le délit ou crime supposé.

Outre le risque inhérent et assumé d'injustice dans un cas particulier, les effets néfastes sur un plan plus général sont évidents : la torture par les uns appelle la torture par les autres, en représailles ou par imitation et émulation, ce qui amorçe l'escalade du pire, justifiée selon la réciprocité des atrocités. Un esprit de vengeance se répercutant dans les mentalités, annonciateur de désastres à venir, im-maîtrisés. Certes, ces remarques visent, peu ou prou, l'ensemble des situations de guerre<o>, ce qui est un état social hors la loi commune, internationale ou nationale en cas de guerre "civile", qu'il faut - lorsque le fait en est avéré - contrôler d'abord et, autant que possible, résoudre comme problème socio-humain, dans ses causes et ses effets, - à ne jamais accepter comme un mode normal, suprême, de résolution des conflits.

Les Droits économiques<o>

C'est l'ensemble des droits : - à l'alimentation; - au logement; - au travail; - à la santé. Cela correspond à des besoins vitaux dont le degré de satisfaction fait la qualité de vie biologique. Alors que les Droits civils relèvent clairement de la responsabilité des Pouvoirs Publics, et sont évalués diversement selon leur étendue et qualité, ou leur privation ou au pire leur absence, les Droits économiques sont d'une mise en œuvre encore plus problématique puisqu'un consensus reste à établir sur la question de savoir si les États doivent et/ou peuvent les assumer et assurer. Il est rare que ces Droits soient inscrits dans les Constitutions des États et, lorsque c'est le cas, ils restent d'une application lacunaire et l'évaluation de leurs résultats reste inexistante ou déficiente.

Constatons que si on peut rassembler un certain nombre de pays où les Droits civils sont, pour la plupart et de manière assez satisfaisante, assurés, on n'en trouve quasiment aucun dont on puisse dire que l'ensemble des droits économiques y soient assurés pour tous les habitants dans des conditions acceptables! Et les inégalités sont élevées partout, entretenues et accentuées par la globalisation ultra-libérale qui stipule que l'économie est fondamentalement une affaire individuelle, privée, qui doit être régie fondamentalement par le "libre" exercice de l'égoïsme individuel, qui est censé conduire au meilleur sort possible pour tous. Et si le résultat paraît médiocre à certains, qu'ils fassent preuve - s'ils le peuvent! - de charité!

Et, quand même, dans certains pays et au niveau global par l'action dite "humanitaire"<o>, un secours est apporté aux plus démunis qui reste dans la plupart des cas insuffisant, au sens où un niveau "suffisant" s'appliquerait à la situation des bénéficiaires qui resterait supportable à chacun de nous tous, comme niveau basique de (sur)vie acceptable. Des secours de dernier recours, parfois pris en charge par les Pouvoirs Publics suppléant au manque de dons des personnes privées, et qui ont l'intérêt d'apporter, outre quelque soulagement aux plus nécessiteux, une certaine bonne conscience aux plus favorisés et leur évite de voir trop de misère de trop près, - un spectacle qui finirait par inspirer aux esprits les plus "faibles" ou fragiles d'entre eux des envies d'extermination !

Nous affirmons que ces Droits doivent être de la responsabilité des Pouvoirs Publics, lesquels doivent en inscrire les Principes dans leur Constitution et en vérifier, dans la pratique, l'effectivité; s'enquérir des difficultés rencontrées dans leur application et s'efforcer d'y remédier.

Le droit au Travail<o>

L'offre et la demande de Travail dépendent des ressources naturelles, y compris humaines, et de leur mise en œuvre grâce aux moyens en capital. L'organisation de la production dépend du système économique, des interventions des pouvoirs publics et des échanges entre pays. La réflexion sur la finalité du Travail prend en compte le définition des besoins à satisfaire compte tenu de l'évolution scientifique et technique qui permet de nouveaux choix de consommation et de production. Autant de facteurs de variations prévisibles dans le temps, d'incertitudes sur la possibilité d'accéder au Travail, dans l'ensemble ou selon des types d'activités productives; alors que les personnes sont, pour la plupart, dépendantes - à court terme - de la rémunération du travail pour assurer leurs besoins d'existence.

Le Capital peut attendre de s'investir en vue de s'accroître, les employés ne peuvent attendre de subvenir à leurs besoins. Nous exigeons donc, d'abord, qu'en tous cas, et pour TOUS, les Pouvoirs Publics s'assurent que toute personne vivant sur le territoire puisse voir ses besoins d'existence élémentaires, "basiques", assurés, quelle que soit sa situation par rapport à la production : au travail (si la rémunération en est insuffisante), au chômage, en formation, inapte au travail. Cela devant être financé, selon diverses modalités de répartition, par la solidarité mutuelle entre employés ou travailleurs indépendants eux-mêmes et par les revenus du Capital, - en dernier ressort par l'impôt qui réalise la contribution de l'ensemble des catégories de la population.

Les difficultés d'emblée perceptibles portent sur le niveau du revenu de subsistance en différents lieux de la planète et de la répartition des fruits du travail qui, en synergie avec le capital, permet de produire les richesses humainement utilisables. Comment faire pour que les différents niveaux du revenu de subsistance, correspondant à des niveaux de modes de vie et donc de Développement, tendent à s'aligner au plus haut en termes de satisfaction des besoins ressentis comme prioritaires ? Comment faire pour qu'un tel niveau de revenu représente une rémunération minimale, répartie entre Tous, proportionnelle à l'apport global de Tous, selon leurs capacités, à la création collective, commune des richesses sur le territoire ?

Et, si on considère le revenu optimal des personnes en situation normale d'emploi, comment peut-on faire évaluer et appliquer ce qui serait reconnu comme la juste<o> rémunération de chacun, proportionnelle à sa contribution à la production commune? À cet égard, Nous sommes atterrés de voir que des personnes peuvent gagner des milliers de fois ou plus que le salaire moyen ! Comment peut-on dire et justifier qu'une personne - quelles que soient ses qualités individuelles - vaille tant de fois quelque autre personne ? Quels sont les fondements de telles inégalités de revenus et en quoi sont-elles utiles, ou néfastes, au progrès économique et social général ?

Autres Droits (économiques)<o>

De même, s'agissant des droits au logement et à la santé, se posent les questions de l'accès à des prestations minimales et optimales. Et l'expérience nous apprend combien les difficultés économiques inter-agissent, se répercutent les unes aux autres : par exemple, combien des difficultés de logement vont altérer notre santé et notre aptitude au meilleur travail ! C'est sur l'ensemble de ces droits reconnus qu'il faut agir pour améliorer les conditions économiques d'existence.

Les Droits "socio-culturels"<o>

C'est une catégorie "résiduelle" par rapport aux Droits précédents; et certainement un signe de progrès social; car comme les Droits économiques sont souvent résiduels, insuffisants dans des pays qui respectent pourtant plus ou moins les Droits civils, ces Droits "socio-culturels" sont ce qui complète les Droits précédents dans le but de réaliser un ensemble de conditions de vie approchant un "bonheur" social ressenti.

Ces Droits restants, dits "nouveaux" dans quelques pays développés et presque inconnus ailleurs, se mêlent, quant à leurs effets aux Droits précédents, dans cet ensemble du bonheur et/ou malheur, des souffrances et joies qui jalonnent, parsèment un parcours de vie. Par exemple, la qualité du travail, pour le travailleur (et non seulement pour l'employeur qui peut n'accorder d'intérêt qu'à la réalisation de produits de qualité satisfaisant le consommateur). Des conditions de travail agréables, ou le moins désagréables possible, contribuent à la satisfaction du travailleur et - indirectement (bien que rares sont les employeurs à s'en apercevoir!) - à une meilleure ambiance de travail contribuant à la qualité de la production.

Et ce sont, hors contexte professionnel, les Droits à une Culture, au sens large. Afin que chacun puisse se distraire, et aussi réfléchir par lui-même, - avoir une disponibilité à d'autres choses que ce qui le lie à la production, une ouverture à soi-même et au "monde", une recherche de compréhension de soi-même et de l'évolution qu'on souhaite pour la société où on vit qui crée une compétence de citoyen, une participation aux liens sociaux. Là aussi, les Pouvoirs Publics doivent s'assurer d'une offre minimale et optimale, de biens et services culturels accessibles à chacun.

Et, osons! le "Droit au Sens" : que chacun puisse faire son chemin tout en contribuant au meilleur "monde" social, malgré tous obstacles, repoussant les limites de capacité des personnes face à la complexité et à l'incertitude croissantes des objets de notre Attention à la Vie !

Des Devoir<o>

Étant dit que mes Devoirs sont des Droits d'Autrui envers moi, il faut comprendre comment ces droits sont institutionalisés et dans quelle mesure les droits institutionalisés sont observés; et il reste à savoir quels droits restent plus ou moins hors du "Droit positif".

Les Institutions souhaitables [v. "Les domaines" ci-après] s'avèrent, dans la pratique, plus ou moins respectées. Soit qu'elles paraissent peu légitimes, ou inefficaces, ou encore par le refus de s'y conformer. Des lois peuvent rester "lettre morte". Il convient, le plus souvent, d'exiger l'application des lois garantissant les droits sous peine de sanctions, lesquelles doivent respecter la règle de la proportionnalité de la peine. Et importe que soit annulée ou abrogée une loi contraignante restant inappliquée, - ce qui déconsidère le Juridique.

Il faut donc, par-delà les droits, se référer à la notion de "Respect" (des droits comme des personnes), l'effectivité des Droits n'étant que relative, graduée et nécessitant une législation permanente, évaluée dans ses effets en vue de son amélioration selon les volontés collectives s'exprimant par les Institutions démocratiques.

S'agissant de la conduite à tenir par les concitoyens, deux règles générales sont à considérer : 1° : "Est permis tout ce qui n'est pas interdit"; 2° "N'est permis que ce qui est autorisé". La différence est perceptible quand on va en prison : à l'évidence, on passe d'un régime de plus de liberté à un autre plus contraignant.

Mais le fait que ce ne soit pas interdit suffit-il à définir la pleine étendue de mes Devoirs ? Et remarquons d'abord qu'il est plus ou moins clair où se situe l'interdit. Pour exemples, les cas de diffamation ou de respect de la vie privée; ce qui requiert une marge d'appréciation par les Juges et un recours étendue à la jurisprudence.

Et, au-delà, "je"(n'importe qui) ressens le devoir de "Dignité", c.-à-d. le Respect de l'Autre - et de moi-même - comme personne. Et cela s'étend au respect de la "Vie" sous tous ses aspects, ce qui suppose d'abord de définir quand l'existant biologique devient une "personne" humaine. C'est pourquoi Nous nous opposons à la peine de mort comme exercice d'un monopole de la violence. Et notre respect de la dignité peut (doit?) s'étendre aussi aux <o>animaux (?) - ainsi qu'aux plantes faisant partie du "Biotope" planétaire (?)

Pour Nous, le Respect de la Vie, dans l'espace-temps de notre Terre, Valorise notre monde socio-humain.

L'Humanocratie<o>

Jusqu'ici, nous avons conçu un But d'Union des humains en l'Humain, et ce que les humains pourraient faire de Mieux Ensemble. Mais comment Cela peut-il être possible et réalisable? Que nous nous en remettions à une Providence toute-puissante, "automatique" (= indépendante de nos interventions), ou que nous pensions qu'une Providence "divine" ne peut agir qu'à travers nous, ce qui nous enjoint d'agir; ou que, faisant abstraction de toute Providence, nous estimions devoir prendre, en tant qu'humains seulement, notre Destin en mains; - comment organiser une pensée et une action collectives qui apportent le Progrès Souhaitable et Souhaité ?

Et l'Urgence nous en presse! Car Nous voyons combien, dans le Temps dont l'Histoire nous emporte d'aujourd'hui vers un Futur plus ou moins déterminé, la domination par toutes sortes de Pouvoirs, le plus souvent liés à l'Argent, l'emporte sur d'autres considérations; et combien l'écart s'accentue entre une amplification accélérée des moyens de destruction et la conscientisation des mentalités à des fins de préservation et d'amélioration d'une Communauté Humaine !

Allons-nous supplier les Puissants d'Aujourd'hui d'être plus "raisonnables" et "charitables", - en dernier recours, simplement moins stupides en reconnaissant le risque d'Hécatombe terminale commune? Mais pourquoi nous cèderaient-ils de leur pouvoir? Et quel crédit avons-nous auprès d'eux qui justifie de telles faveurs? Et nous attendre à de telles faveurs nous est inexpliquable puisque Nous avons reconnu comme Principe Fondateur essentiel que les humains ne peuvent être mûs à un "Bien" que par le partage d'une définition commune de l'Humain (= l'"Humanitude"), - de ce qu'ils pourraient - devraient - devenir Ensemble?

Alors, reprenons le Fil du Devenir possible : "Je" regarde tout Humain comme n'importe qui (au sens fort!) ... comme à la Source<o> de l'Inter-humain, - d'un regard Égal. Ardu, certes, car toute notre éducation tend à nous différencier : depuis l'enfance, il nous faut marcher, parler et écrire toujours le plus tôt possible, le mieux possible, puis gagner de l'argent le plus possible et la considération de nos "semblables" en "tribus" ou "réseaux" etc ... Pour la plupart de ceux non désireux ou incapables d'affirmer une autonomie critique, on ne pense plus à ses "semblables" autrement qu'en tant que concurrrents et à la société plus globale seulement en vue d'en obtenir la récompense, honneurs et médailles! Et alors : pourquoi renoncer à ce pouvoir sur notre milieu de vie si durement acquis?

Alors, l'inter-humain pur, nu, dénudé des habits sociaux, qu'est-ce? Les Grands Sages qui ont une idée de l'Au-delà du Possible, parlent de "Moment d'Incertitude", - ce Moment, à la fois instantané et immense, où rien n'est certain mais tout est possible, - la force de l'Espoir ? Quelles que soient nos diversités, y compris nos échelles de valeurs, il peut y avoir - il le faut ? - un lieu où se retrouver, où le moindre aspire au mieux tout comme le majeur se tend d'un même élan pour le rejoindre ? Le Moment de "Grâce" diront certains. Et ces Moments à se multiplier pour rendre le Meilleur socialement possible ?

L'Humanocratie est une "Démocratie" évolutive, améliorée<o>. Mieux que les prémisses que nous en connaissons : la tentative pour le plus grand nombre d'influer sur l'organisation, en objectifs et modalités, de la vie collective, - surtout durable en périodes prospères, quand les Riches Puissants concèdent une petite part de leur accroissement de richesse, non négligeable alors, aux Pauvres qui s'en contentent. Trop souvent, un intermède entre deux reprises en mains par les "Hommes Providentiels" (Femmes aussi, de même acabit, pour satisfaire à la modernité?).

La première étape en est l'inter-humanité selon laquelle tout interlocuteur est d'abord un humain biologique, à respecter comme être vivant, mais aussi un Humain en puissance, nu. C'est un renversement du mode existentiel auquel la société nous contraint et nous accoutume. C'est une attitude analogue à celle d'un Philosophe qui doute de tout pour mieux connaître sa Raison et en user, faisant ainsi abstraction de tout ce qu'il a appris pour savoir vraiment enfin quelque chose. Le point "Zéro" de l'Incertitude, rendant une certitude possible?

Ensuite, c'est la réflexion permanente sur les actions entreprises dans l'intention d'appliquer Nos principes Primordiaux qui permet de perfectionner l'Humanocratie pour aboutir à (tenter de) réaliser, dans la pratique, la "Communauté Humaine" [Voir ci-après].

Les domaines<o>

Au niveau le plus "global" de notre espace-temps planétaire, je - humain pensant - conçois un humain "primordial" soumis aux conditions existentielles, et susceptible d'évolution vers un meilleur Humain. "Je" souhaite tout le meilleur pour tout humain quant à la satisfaction des contraintes existentielles et à l'accroissement de ses capacités de perfectionnement, - ce tout humain idéal étant à réaliser dans la vie de tous les humains.

Moi-même, alors, je suis amené à me confronter, en tant que petit humain vivant dans certaines conditions d'existence, avec l'Humain primordial, tel que je le conçois et dont je veux être un digne représentant. Suis-je capable, ne serait-ce que de vouloir lui ressembler? Si, sur certaines conditions de vie, je suis avantagé par rapport à d'autres humains, suis-je prêt à sacrifier une part de mon avantage au bénéfice d'Autres plus défavorisés?

Et puis, "je" suis confronté à la multiplicité et diversité des Autres humains tels que moi - la diversité de leurs conditions d'existence et de leurs projets. À la manière dont - collectivement - nous concevons un Humain primordial qui nous rassemble, et puis nous accordons sur la définition de ce que nous devons et peut-être pouvons réaliser ensemble.

D'abord, il faut permettre l'organisation des personnes, partout sur la planète, pour réaliser au moins un certain degré de l'Humanocratie définie ci-avant. Comme liberté d'expression, ajoutons aux libertés de penser et de communiquer ses opinions, celle de manifester publiquement les doléances collectives adressées aux pouvoirs en place.

Ensuite doivent s'élaborer les instances d'un Gouvernement planétaire assurant la mise en œuvre de l'organisation sociale selon les domaines concernés et afin de promouvoir l'ensemble des Droits - désignés ci-avant - des personnes humaines, en s'assurant de l'effectivité des divers Droits dans les conditions de vie des populations.

La conscience de la personne est dans un milieu de vie, - d'abord son corps biologique, puis le milieu physique qui l'entoure, et puis l'environnement socio-humain. Ces "cercles" de réalité s'interpénétrant, dans le temps, pour constituer un parcours d'existence qui a un certain sens et une certaine qualité en tant qu'expérience de soi et du "monde" qui nous entoure. Nous concevons ainsi les milieux dans lesquels vivent les personnes comme co-substantiels de l'être et du devenir de ces personnes.

Par conséquent, Nous affirmons l'Unité fondamentale<o> des biens (possessions matérielles et immatérielles) sur notre planète de même que pour les personnes. De même que nous tentons de définir - ensemble - un Humain primordial qui est notre Idéal du Bien (valeur morale), du Meilleur - à rendre possible -, Nous affirmons que les biens nécessaires à la meilleure vie des humains sont un Ensemble planétaire à partager dans notre espace-temps.

Il s'ensuit que, pour Nous, les ressources naturelles ne sont utilisées qu'en vertu d'un droit d'usage, à des fins collectivement approuvées. Autrement dit, Nous disons que nous ne sommes nullement venus sur cette Terre pour conquérir, accaparer et piller mais pour nous servir, afin de satisfaire nos besoins vitaux, de ce qui y existe avec le plus grand respect de la Nature, minérale comme biologique (y compris les animaux et les autres humains) que nous y trouvons. Le droit d'usage étant non-discrétionnaire, quant à la manière - en qualité et quantité - d'en user comme d'en définir les bénéficiaires; le droit d'usage s'accompagnant de sa valorisation comme "bon" usage selon une procédure humanocratique.

Par exemple, étant reconnu que la forêt amazonienne est "le poumon de la planète", il Nous est inacceptable que des sociétés transnationales, avec l'accord des pays concernés, plus ou moins contraint et non exempt de corruption, s'enrichissent énormément sans qu'il soit pris en considération les effets néfastes de cette déforestation à plus ou moins long terme sur le climat et la qualité de l'air sur Terre.

Autres exemples : il Nous est inacceptable que les biens indispensables à d'autres pays que ceux qui les abritent, en énergie ou matériaux (le pétrole, les "terres rares" (minéraux) ...) qui sont devenus utilisables et exploitables de par l'évolution générale des sciences et des techniques, soient monopolisés par des sociétés multinationales qui veulent s'en arroger la propriété exclusive générant des profits exorbitants.

S'agissant des biens produits par l'activité humaine, qui utilisent aussi des "matières premières" directement ou par l'utilisation d'autres produits "intermédiaires", mais dont le principal de leur valeur vient du travail des humains et du capital utilisé permettant les processus de fabrication, il convient de les considérer comme des "ressources produites" par du travail et du capital - lui-même contenant, dans sa genèse, du travail antérieur - qui requièrent des évaluations des conditions de leur production et de leur échange à travers la planète.

Mais, qu'il s'agisse de "ressources naturelles" ou de "ressources produites", tous les biens entrent dans le champ d'investigation de l'humanocratie quant à leur possession et appropriation, avec - voir ci-après - les problèmes de répartition de leur production et de leur usage.

Sans doute, les difficultés rencontrées atténueront les effets attendus de nos déclarations de principes, ce qui est normal dans la pratique de l'humanocratie, qui est la confrontation à la Négativité dont elle se sépare et émerge pour affirmer son Projet<o> de fonctionnement social utopique; la ligne de conduite directrice étant de réaliser, de façon durable, plus d'Égalité et de Liberté dans la solidarité des personnes et des peuples, - la meilleure Fraternité en résultant, - une Fraternité qui, initialement et de manière primordiale, est à la source de l'Espoir dans le progrès socio-humain.

Au Premier niveau<o>

Il faut, au sommet de la Gouvernance planétaire, des Institutions humanocratiques de "Premier" niveau : une Constitution et des Instances législatives et exécutives. Nous parlons de "Premier" niveau en partant, de manière "déductive", de la construction sociale "suprême" en ce sens qu'étant supra-étatique et supra-régionale (en tenant compte des instances régionales regroupant une pluralité d'États, mais aussi des régions intra-étatiques), elle englobe toutes les instances dites "subsidiaires" que l'humanocratie produit et cherche à améliorer constamment sur la planète entière.

Indissolublement lié à ce niveau "I","Premier", est le niveau "0"(Zéro), celui de tout (n'importe lequel) humain de la Terre qui peut s'interroger ainsi : "Que doit-on (devrait-on) ou peut-on (pourrait-on) définir comme étant à faire pour améliorer globalement le sort de l'ensemble des humains sur notre planète?". L'Histoire jusqu'à l'atroce XXème siècle et à ce début de XXIème nous montre combien est ardue la mise en œuvre d'une pyramide des constructions politiques orientée vers un Bien planétaire, - le passage du "chacun pour soi" (personne ou pays) vers le "tous" et donc le "tout (un chacun") - ayant des Droits - dans l'Ensemble de population humaine planétaire.

Et nous nous retrouvons, tous globalement, dans la situation du Choix critique, maintenant qu'un chemin vers ce Destin est traçable : - l'avancée par une dynamique amplificatrice, grâce à l'Humanocratie en constante progression, OU : - la régression à des stades antérieurs de l'évolution vers un progrès humain(?) C'est le Chemin du dépassement de l'égocentrisme vers les "cercles" englobant la réalité connue s'émanant vers le Haut jusqu'au couronnement de la pyramide socio-humaine. Un renversement d'optique puisqu'au lieu de regarder à partir de notre petite personne, nous regardons à partir d'une Personne - que d'aucuns jugeront trop "abstraite" - conçue comme la plus parfaite que nous puissions concevoir pour organiser nos relations avec les Autres (humains, et autres habitants de la planète)!

Il appartiendra aux instances subsidiaires, "émanantes", de poser, selon des procédures humanocratiques, les exigences de Premier Niveau qui s'inscriront dans les Textes de la Gouvernance planétaire, et ensuite de rendre compte de la manière et du degré de réalisation, d'effectivité, des Droits qu'elles ont contribué à élaborer.

Mais comment sera défini et géré le recours à la contrainte<o> s'il est requis afin de réaliser l'humanocratie effective et efficace? D'abord, toute contrainte, selon des modes et degrés divers pouvant aller jusqu'à la contrainte ou guerre "physique", doit se justifier par rapport aux Principes; étant entendu que, les réalisations objectives n'étant qu'une transition vers la Perfection, nos Principes fondamentaux ne puissent être pleinement appliqués dans les Textes de la Gouvernance planétaire, à un moment historique.

C'est là une question cruciale pour Nous puisque notre But ultime est l'harmonie planétaire et donc la fin de la nécessité historique de la violence inter-humains. C'est une difficulté majeure inhérente à notre Projet socio-humain. La contrainte faisant violence, destructrice de personnes à l'extrême, ne peut être qu'un dernier recours ne se justifiant que si on peut en attendre, par une anticipation réaliste, collectivement réfléchie, une amélioration ou une prévention d'aggravation de situations graves empêchant l'évolution vers l'humanocratie permettant la réalisation des Principes fondamentaux.

Comprenons que l'humanocratie est un processus auto-[ré]générant <o>. Si elle est appliquée, si elle a "libre cours", elle s'améliore par la pratique. L'action évolutive doit donc être préventive et correctrice en portant sur les obstacles qui s'y opposent. C'est évident qu'en l'absence de la possibilité d'exercer les libertés civiles basiques, aucune "humanocratie" - telle que Nous tentons de la définir - ne peut advenir. Mais comment s'opposer aux Puissances anti-humanocratiques sinon en contrecarrant leur violence annihilante? Mais alors comment puis-je, à l'extrême, reconnaître mon contradicteur, en tant qu'humain me contredisant, ET tuer mon contradicteur ?

C'est le point "Zéro" où "Je" suis face à un Autre (humain), la confrontation qui manifeste la question : Y a-t-il, entre nous deux, le Lien essentiel qui nous Valorise l'un par et avec l'Autre, parce que nous sommes ensemble Humains? Cette question est une "aporie" [question insoluble] Humaine essentielle, parce que tuer est injustifiable Principiellement, - qui n'a de solution pratique, en ce sens qu'on aura des raisons validées de tuer, que dans l'Histoire.

C'est pourquoi nous reconnaisons, absolument, la "clause de conscience" : aucune personne ne sera contrainte de tuer<o>, quelles qu'en soient les raisons, - et même si des actes de guerre sont humanocratiquement décidés à un moment de notre Histoire Terrestre.

Alors, comment pourra-t-on décider des contraintes nécessaires, gérer les situations de conflits, de guerre à l'extrême? Avec le plus grand soutien et toute notre reconnaissance à ceux qui vivront ce terrible drame existentiel, et qui seront aidés, lorsqu'ils en survivent physiquement, à en gérer les séquelles, y compris les traumatismes psycho-somatiques. En nous disant qu'ils frappent au centre de l'Enfer Terrestre et en espérant, anxieusement parce que c'est notre unique excuse, que cela contribue à un Meilleur en cours de réalisation vers l'Ultime Paix; conscients que la mort donnée ou reçue - ami ou ennemi - c'est la plus terrible, extrême épreuve existentielle.

Pratiquement, la gestion des conflits<o> suivra la méthode caractérisant l'humanocratie :

Et si notre désaccord subsiste :

En dernier lieu, quand tous les autres moyens exposés précédemment auront échoué et que l'exigence impérieuse demeure, nous pourrons invoquer le droit d'insurrection qui implique le droit d'ingérence par exception à la souveraineté du ou de(s) État(s) concernés.

Enfreindre ainsi notre Principe de Respect de la vie ne peut être qu'une Imperfection<o>, d'où, dans l'absolu, l'invocabilité de la "clause de conscience"; c'est une réalité vécue dans notre Confrontation à la Négativité qui nous entoure et nous imprègne. Elle ne se justifie que comme un moindre mal par rapport à un Meilleur à atteindre, - qu'il nous faudra évaluer ensuite!

Bien sûr, il se trouvera des manipulateurs qui chercheront à se prévaloir de ce droit d'insurrection pour s'arroger le droit d'imposer aux Autres leurs volontés sans chercher à réaliser un Commun partagé. Une telle visée est rétrograde, un retour aux chocs d'égoïsmes dominateurs destructeurs de l'espérance Humaine; nous opposerons à cela la réflexion sur de telles manipulations subies et la solidarité visant à s'en prémunir et à la combattre.

La Gouvernance planétaire<o> s'exerce, à tous les niveaux, par l'élaboration de décisions communes pour résoudre les problèmes, en faisant appel, si nécessaire, à toutes les instances imbriquées pour résoudre les conflits restants et, dans les cas extrêmes, en recourant à la contrainte au nom du droit d'insurrection qui autorise l'intervention, éventuellement armée, afin d'assurer la possibilité et l'effectivité des pratiques humanocratiques. Un tel recours extrême restant à évaluer, à comprendre et à résorber dans le temps, comme transition vers une meilleure pratique et efficacité de l'Humanocratie.

Notre Projet de Gouvernance visant à répartir les ressources naturelles et les produits des activités humaines le plus égalitairement possible se trouve empêché, fondamentalement, par la conglomération d'égoïsmes collectifs associés à, et renforcés par, la rareté des ressources planétaires. Il nous faut donc comprendre et réguler les modes et moyens de production globalement en s'assurant que les richesses nationales et internationales ainsi constituées apportent la plus grande et meilleure satisfaction possible aux populations.

À ce niveau I, Globalisé [="mondialisé"], nous tentons de poser des exigences d'envergure planétaire qui s'appliquent de façon cohérente tant aux conditions de vie des personnes qu'aux moyens de production des richesses à répartir entre les populations. Alors que les exigences visant à assurer la mise en œuvre de l'Humanocratie sont relativement aisées à définir - même si la réalisation consensuelle en reste ardue car le mode de fonctionnement social ne peut être neutre, dans ses effets, quant à la satisfaction d'intérêts en présence - la définition d'exigences de résultat dans le domaine économique reste très aléatoire étant donnée la complexité de la mise en œuvre des programmes socio-économiques et de la diversité de leurs effets dans des pays ou ensemble de pays ayant des niveaux et types de développement différents et entretenant des interrelations différentes, parfois divergentes, avec leurs partenaires économiques.

Par exemple, nous pouvons définir des règles régissant le Droit du Travail, dont la reconnaissance d'une activité syndicale pour défendre les travailleurs, et poser l'exigence d'un "salaire minimal" qui doit permettre à tout travailleur de subsister "dignement"; mais il serait hasardeux, et contre-productif en définitive? - de fixer un montant de rémunération minimal à l'échelle de la planète, ce qui aurait un sens et des effets différents selon les contextes nationaux (sur l'échelle de l'ensemble des salaires, sur le marché de l'emploi ...). Donc, nous reconnaissons qu'une telle exigence se situe hors du champ décisionnel à ce niveau I, Globalisé; cependant, sur le plan des principes et des orientations qui en découlent, nous pouvons aller plus loin, dans la faisabilité d'une exigence chiffrée, en observant d'abord la répartition, en pourcentage, des différents niveaux de salaire dans un pays donné et comparer ces résultats dans le temps et avec d'autres pays, ce qui nous permettrait de dire alors que certains pays ont des efforts à faire pour réduire l'inégalité des revenus issus du Travail, - une telle évaluation se faisant par la pratique Humanocratique incluant les niveaux subsidiaires.

À ce niveau planétaire, les Réalisations sont l'émanation de la vie sociale gestatrice aux niveaux subsidiaires. L'Humain n'est pas advenu sur cette Terre avec la conscience d'une Unité géo-politique. Cela est advenu par la réflexion de tant d'humains, individuellement et collectivement; et par des tentatives de mise en commun, de concilier, dans quelque mesure, des intérêts divergents, pour éviter des conflits sans autre issue que la nécessité de réexaminer les conditions d'une coexistence si on exclut les génocides. Et à l'occasion de guerres de plus en plus violentes, étendues et destructrices, où un sursaut d'indignation devant les manquements de comportements ressentis comme inhumains s'est manifesté, posant une exigence, au moins théorique, d'un contrôle social permettant d'instaurer et de maintenir, par-delà les conflits à résorber avec moins de violence destructrice, la coexistence pacifique des peuples et la satisfaction des personnes dans leur milieu de vie.

Aux niveaux subsidiaires<o>

Aux niveaux "subsidiaires" (par rapport au Planétaire englobant), correspondant à des ensembles géographiques et/ou des modes de développement différents, les mêmes exigences "portent" et se portent, se répercutant jusqu'au niveau de l'environnement immédiat de chacun d'entre nous.

Les conflits d'intérêts sont économiques et/ou politiques. L'inégalité est d'abord dans la répartition des ressources naturelles qui sont rares et d'autant plus coûteuses - donc plus difficilement accessibles - qu'elles sont utiles. Et l'évolution technique apporte de nouvelles utilisations valorisant de nouvelles ressources (le pétrole ... les "terres rares").

L'inégalité est aussi dans la capacité d'utiliser les ressources naturelles pour produire les biens et services répondant aux besoins des populations. Et cette capacité (industrielle, commerciale, financière ...) est le résultat d'efforts antérieurs que les pays concernés considèrent comme des acquis, des atouts nationaux à valoriser dans leurs relations extérieures.

Et, en négatif, les dégâts dûs au progrès technique qui se diffusent hors frontières; relevons : - la pollution; l'épuisement de ressources indispensables; les pratiques soulevant des questions "éthiques" ...

Parmi les thèmes latéraux<o>, transversaux, relevons : - les "termes de l'échange"; - la liberté du commerce.

La Colonisation a mis en évidence, dans les siècles précédents, l'inégalité des avantages nets bénéficiant aux pays colonisateurs par rapport aux populations colonisées, et la discussion s'est focalisée sur les "termes de l'échange". La revendication étant que les échanges doivent être mutuellement avantageux<o> et que si des déséquilibres subsistent, ils doivent être corrigés par des compensations.

La Colonisation étant tombée en désuétude - ou ayant pris de nouvelles formes (abus de position dominante par achat de terres, accaparement de ressources naturelles sous couvert de la protection par des brevets ...) - l'incitation à la "liberté du commerce" s'est d'autant plus accentuée, exacerbée avec l'ultra-libéralisme en Économie, conduisant de même à des déséquilibres majeurs. L'argumentation s'appuie sur deux notions : la "spécialisation et la "concurrence".

Il est logique que les pays renonçant à l'"autarcie" (= s'ouvrant aux échanges) se spécialisent sur les productions pour lesquelles ils sont les plus performants. Et c'est la détermination des prix de ces biens par la "libre" concurrence qui évalue le degré de performance.

Mais cette logique "technique" bouleverse profondément nombre d'économies nationales. Car l'importation d'une production à un certain prix n'est qu'un élément dans l'agencement de l'ensemble de la production et de la consommation sur le territoire national. Et, pour le pays en position dominante (sur le marché), gagner de l'argent en exportant ne peut être, non plus, le seul but d'une économie nationale ! Les "termes des échanges" doivent donc être examminés afin de rétablir des équilibres en termes de développement conjoint des économies des pays échangeurs considérés comme des partenaires.

Et des pratiques délétères, incohérentes et mal intentionnées, sont apparues, notamment de la part de pays dominants : exiger la "liberté du commerce" de la part de leurs partenaires commerciaux tout en enfreignant eux-mêmes cette règle par le subventionnement à l'exportation de certaines de leurs productions.

Ainsi des pays "en voie de développement" ont délaissé des cultures vivrières traditionnelles (coton, riz ...) en raison de l'importation de ces denrées à des prix de "dumping" puisque bénéficiant de subventions. Au détriment de la capacité de production (de ces pays importateurs) et de leur auto-suffisance alimentaire.

Hormis ces cas où ces pratiques douteuses de pays en position dominante portent atteinte aux intérêts vitaux d'autres nations, on peut comprendre que chaque pays tienne à valoriser ses atouts, économiques ou culturels, qui sont le fruit d'un Passé dont ils puissent être fiers, mais il faut parvenir, sur l'ensemble de la planète à ce que les intérêts des populations priment dans le sens d'une amélioration globale des niveaux de vie. C'est dire que l'Intérêt général, dans tous les domaines et territoires où il est recherché, doit aboutir à l'Intérêt Global Planétaire.

Mais depuis les années 70, un Capitalisme<o> financiarisé et mondialisé s'est développé, s'appuyant sur l'"ultra-libéralisme" économique, régnant sur tous les marchés planétaires, par-delà les volontés étatiques.

Des préoccupations "politiques" se manifestent aussi, souvent liées à la recherche ou au maintien de la puissance économique, pour autant que les États ou groupes d'États (Union Européenne ...) peuvent encore agir autrement que sous la coupe de Ce Capitalisme. Mais des volontés hégémoniques d'autres origines se manifestent, sur des critères religieux, identitaires (socio-culturels) ou ... Au temps ancien, on tentait d'apaiser les conflits entre pays en mariant les enfants royaux respectifs; mais comment marier des enfants de "dieux" qui s'opposent ? - et le mariage d'identités socio-nationales distinctes est-il aisé ?

À tous les niveaux de l'organisation sociale, c'est la volonté de Domination<o>, purement économique ou plus "politique", qu'il nous faut affronter et amener à composition, c.-à-d. à une négociation se concluant sur des compromis mutuellement acceptables. Pour la part d'"intolérable" qui demeure, il nous faut Inventer un autre système économique que celui actuel de l'"économie de marché" ainsi que de nouveaux moyens de participation politique compatibles avec une "Nature Humaine" (améliorée).

La Pratique<o>

Le Constat général<o>

À travers l'Histoire, nous voyons les habitants, comme peuples, se plier à un Ordre déterminé par les Puissants au détriment des dominés, lesquels Puissants cherchent toujours plus à maintenir ou accroître leur puissance, qu'il s'agisse du régime intra-étatique (= à l'Intérieur) ou d'une relation internationale (= l'Extérieur).

Et l'extension des États, même dans les pays les plus "développés" et malgré les intermèdes "révolutionnaires", tend à la prédominance de Pouvoirs oligarchiques (élitistes-ploutocratiques ...), au pire dictatoriaux, sur des masses peu différenciées et dépendantes.

Et la "démocratisation" des régimes n'est trop souvent qu'un moindre mal car se constituent des classes dominantes qui, alléguant la méritocratie (partielle?), s'arrogent des prérogatives de statut social, plus ou moins (fortement) inégalitaires.

Personnes et Groupes<o>

À divers moments de sa vie et à divers niveaux sociaux, toute personne se trouve incluse dans des groupes de personnes (incluant, par extension, les animaux situés dans son entourage). Chaque personne est donc en interactions avec divers groupes en tant qu'ensembles ainsi qu'avec - en relations inter-personnelles - les autres membres de ces groupes.

Depuis sa vie en famille, naturelle ou de remplacement (parents adoptifs ou d'accueil), jusqu'aux diverses institutions qui forment le cadre dans lequel se gère sa vie d'adulte, la personne existe dans un système d'attentes et d'influences auquel elle participe bon gré mal gré. Déterminée par un milieu social qui la satisfait plus ou moins, elle peut aussi, ne se contentant pas de s'adapter à ce milieu, devenir acteur(e) de l'évolution de ce milieu.

Elle se trouve face à d'autres personnes, elles-mêmes incluses dans des Institutions ou représentantes d'Institutions. La plus marquante étant, dans la plupart des cas, après la famille, l'école (ne serait-ce que par son absence quand on en est privé). La relation à l'Autre [personne] est donc une relation plurielle et multiple par laquelle chacun se définit par rapport aux Autres. Mais l'influence de l'École reste le plus souvent uni-directionnelle; l'enfant, vu en manque de compétence pour participer au monde des adultes, étant surtout invité à se conformer aux dires de ses "Maîtres" ou Professeurs chargés de lui inculquer le savoir.

Plus tard, dans sa vie professionnelle, la personne peine souvent à se définir, de manière assez satisfaisante, dans son environnement de travail, et ses souhaits d'amélioration sont rarement exaucés. Mais elle réagit, plus ou moins, aux conditions qui lui sont faites, au travail ou hors travail, et tend à exercer ses capacités d'initiative qui, si elles sont insuffisamment satisfaites dans sa profession, peuvent s'exprimer dans la sphère plus "privée", associative, publique. Et c'est ainsi qu'elle peut accéder à diverses participations et responsabilités et à l'exercice, dans une société "démocratique", de ses droits en tant que citoyen(ne).

L'attitude personnelle<o>

La personne se trouve ainsi amenée, selon son désir et/ou avec l'aide et le soutien de ses proches (amis), à se voir et se juger dans sa capacité à agir sur son milieu, en coopération ou en contestation des pratiques ou structures existantes.

Elle peut vouloir à la fois s'améliorer et améliorer la société telle qu'elle la vit; le meilleur étant quand l'amélioration du milieu de vie concourt à sa propre amélioration et ainsi à sa plus grande satisfaction. Et elle ne peut se suffire d'une amélioration proche sans penser à toute autre personne vivant sur la Planète.

Mais cette orientation n'est guère répandue ni immédiate, - jugée exigeante autant des Autres que de soi-même. Le plus fréquemment, la personne n'a d'autre but que de s'adapter au mieux aux conditions qui s'imposent à elle afin d'en tirer le plus grand avantage personnel; en espérant, de surcroît - en cas de succès reconnu - que ses efforts soient couronnés par l'obtention de médailles attestant d'une gloire sociale.

L'attitude pro-Humaine se fonde sur l'idée d'Égalité. "Je" reconnais l'Autre comme moi et je me mets "à sa place" pour comprendre sa motivation et savoir alors par empathie ce que je peux ou dois attendre de lui. Et, quand des règles de droit sont à établir, je considère, par principe, que ce que j'attends de lui est aussi ce qu'il [ou elle] attend de moi. Alors, ensuite, si des différences existent qui nous différencient en valeur - moi et l'Autre - et qu'il convient de justifier, il nous faut examiner ensemble les critères des inégalités effectives.

Si le critère du "mérite"<o> est allégué, il nous faut établir à quoi s'attache un mérite et quel en est le degré. Ainsi pourrons-nous nous accorder sur le fait qu'il est anormal que l'un d'entre nous vale, quantifié en argent selon ses possessions, plusieurs milliers de fois un Autre (par comparaison avec ce que permet un salaire minimum de subsistance), quels que soient ses mérites. Et appuyer notre objection sur le fait que la constitution et la conservation de richesse est toujours, outre le mérite personnel qu'on peut reconnaître et récompenser dans une certaine mesure, le produit d'un ensemble d'acteurs économiques dans des contextes institutionnels; c'est donc un bien commun parce qu'il est produit en commun; l'attribution ou accaparement personnel générant des avantages individuels ne peuvent être qu'exceptions au Principe, des exceptions "pratiques" dans la gestion en commun des biens communs.

Et gardons en mémoire combien les inégalités<o> produisent de rancœurs et de violences quand elles sont jugées illégitimes, inacceptables.

Il nous faut aussi penser à tous ceux qui, ne pouvant ou ne voulant ni exploiter Autrui ni contribuer à changer la "société", sombrent dans un rejet anti-social et improductif. Qu'il s'agisse d'une désespérance inerte ou cause de violence extra- ou auto-destructice; et/ou d'une fuite du réel dans un idéal fantasmé sans pouvoir susciter la solidarité d'autrui pour en faire une société humaine partageable, y compris par ses promoteurs.

Le Changement évolutif<o>

Comprenons que l'humanocratie est un processus "auto-réalisant", l'organisation sociale qu'elle promeut visant à assurer la possibilité et l'effectivité des pratiques humanocratiques tout en étant elle-même le produit de ces pratiques.

La Dynamique positive à promouvoir requiert une méthodologie du progrès socio-humain en accord avec les pratiques personnelles des acteurs.

Les Contre-pouvoirs<o>

Les Institutions sont constamment évaluées par les personnes en conscience et dans les divers groupes politiques ou de la "société civile" auxquels elles appartiennent. Outre les contre-pouvoirs relevant d'un régime "démocratique", il doit s'instaurer entre les Institutions et les citoyens une pratique plus large de la discussion, la "Démocratie" devant devenir, le plus possible, un débat de tous avec tous, sans exclusive. Et l'Éducation doit préparer à cela en favorisant le développement de l'esprit critique.

La recherche de Consensus<o>

Par "Consensus", Nous entendons un vrai accord sur des résultats d'une réflexion collective assortie d'une négociation sur les divergences et oppositions; et non - comme c'est souvent le cas - des "consensus" forcés, contraints qui ne traduisent que la domination d'une des parties en cause.

Observons qu'une telle recherche suppose des "règles du jeu" communes aux participants, dans la communication, la réflexion collective et les échanges à l'intérieur des groupes comme entre groupes qui se confrontent. Il faut s'écouter et se comprendre avant de pouvoir échanger pour ensuite envisager ce qu'on peut partager, mettre en commun. Et il faut s'accorder d'abord sur la volonté de mener les échanges à une conclusion mutuellement profitable : ça n'a n'a aucun sens quand l'interlocuteur a pour seule intention de nous détruire ! L'issue favorable des échanges, éventuellement sur un compromis acceptable, suppose une réflexion collective significative, ainsi porteuse de sens pour l'avenir.

Outre le besoin de s'accorder sur les conditions des échanges, un autre écueil concerne les exigences opposables, lorsque la négociation s'engage sur un mode du "tout ou rien". Les exigences étant posées, définies, la tendance est à les faire valoir coûte que côute, ce qui n'est pertinent que dans la mesure où cela en permet une meilleure compréhension par l'autre partie car si les exigences d'une partie pouvaient être acceptées sans modification par les adversaires, la conclusion serait qu'une telle négociation n'est même pas nécessaire (!?) Cependant, contrairement aux attitudes sectaires et de "pensée unique", Nous disons que, même quand la négociation n'est pas actuellement envisageable, la réflexion en liaison avec nos Adversaires est une exigence permanente : "Nous parlons à nos Adversaires !" parce que, ne plus se parler n'est compatible avec la coexistence que si nous pouvons être indifférents, - sinon, il ne reste que la guerre (physique) !

La négociation sert à revoir ses positions et exigences, soit que la réflexion commune ait amené les deux parties à modifier leurs exigences ou que, en cas de divergences restantes, des contreparties soient acceptables en vue de parvenir à un accord de compromis. À l'inverse, des "compromissions" sont de mauvais accords parce qu'elles altèrent l'identité de partenaires ou annoncent des dommages ultérieurs irréversibles, y compris la qualité des échanges en vue de résoudre les problèmes futurs. Pour éviter une telle dégradation prévisible, il convient de bien définir les intentions des parties, les positions respectives et les marges de négociation en vue d'aboutir à des décisions qui engagent l'avenir, de manière supposée favorable aux parties.

La gestion des Transitions<o>

Quelque soit le Changement - en nature et en degré - à effectuer, on passe nécessairement d'un état d'un système social à un autre. La question "Pourquoi changer ?" ouvre le choix de refuser, ou de confirmer, le Conservatisme. La question "Comment changer ?" ouvre la réflexion sur le projet de changement et l'évaluation de sa possibilité dans le temps de sa conception jusqu'à sa réalisation.

L'écueil est de considérer les exigences définies du changement comme un absolu dans une perspective du "tout ou rien", en confondant la théorie et la pratique. Qu'il s'agisse d'un changement mineur ou majeur, allant jusqu'au changement de "Régime", tout changement est un projet qui subira l'épreuve des faits manifestant sa [non-]réalisation.

Ainsi l'Histoire montre combien fréquentes sont les contre-révolutions et les tentations dictatoriales pour étouffer toutes contestations qui remettraient en question le bien-fondé des changements. Les Idéologies absolutisées, incapables de se réformer, ont fait assez de dégâts au XXème siècle.

L'innovation sociale ne peut être, à tous les niveaux, que le fruit d'une coopération permettant la construction d'un nouveau mode de vie sociale exprimant la cohésion des participants et la légitimité tant des espoirs que des réalisations effectives.

Autant que possible, les changements doivent être préparés et programmés afin que, quelles que soient les difficultés rencontrées dans leur mise en œuvre, ils soient dans l'avenir considérés comme des acquis légitimés par l'expérience. C'est seulement dans cette optique que peut s'apprécier le "progrès" socio-humain à travers les siècles.

Cette exigence de "Suivi" de tout changement se pose avec d'autant plus d'acuité en cas de "Rupture". Il est fallacieux de penser qu'on peut agir en faisant "table rase" du passé car si, au stade de la conception, on doit s'abstraire du Passé, s'en libérer pour Innover, la réalisation du projet de changement doit tenir compte de la cohésion atteignable sur ce projet et des résistances au changement. Ensuite, au fur et à mesure de sa mise en œuvre, il faut tenir compte des nouveaux problèmes soulevés amenant à une éventuelle modification du projet initial.

Pour Nous, l'Histoire n'est qu'une séquence d'expériences à analyser, évaluer, non seulement dans leur "vérité" sur le sens d'évènements passés, mais dans leur utilité pour le temps présent où le futur est à anticiper et préparer, qu'on veuille conserver l'existant ou faire autrement. Ceux qui agissent avec ce degré de conscience sont des Expérimentateurs car c'est dans ce Présent que le Passé se remémore et s'agit dans le Futur en Prospective.

L'Achèvement<o>

Le But à accomplir par l'Humanocratie est dans la réponse à : "Comment unir le mieux possible chacun et tous dans une tentative d'organisation sociale par tous et pour tous, ensemble et chacun ?"

S'"unir" "ensemble et chacun" parce que qu'il faut raccorder la pluralité et multitude à l'unicité de chaque personne. "Par tous" parce que cela dépend de la qualité du "Changement évolutif" à promouvoir. Et "pour tous" parce que nul n'est voué à être exclu de la Communauté Humaine. Chacun a, au moins, droit à un revenu de subsistance quelle que soit sa situation sociale en tant qu'humain, - membre de l'humanité.

À ces Exigences s'opposent nos Adversaires qui considèrent que la personne ne "vaut" que la richesse (matérielle) qu'elle possède, et que son travail n'est que ce qu'il vaut sur le "marché" du travail. Alors que, pour Nous, le "travail" est la contribution personnelle apportée pour produire les biens nécessaires pour tous, à répartir selon les besoins de chacun; et si, par dérogation au principe d'Égalité "Générale", des critères de répartition inégalitaires s'appliquent, selon un "mérite" personnel (à définir), les avantages consentis restent soumis à une exigence d'acceptabilité sociale(2), - sans que les besoins vitaux de quiconque restent insatisfaits.

Alors que, pous nos Adversaires, la répartition de la Richesse produite résulte du fonctionnement de l'"économie de marché", de même que le Pouvoir n'est que le résultat d'un libre jeu des rapports de force. Et la personne est économiquement dépendante de la Hiérarchie qui s'instaure puisque la seule exigence de rémunération du travail est que le travailleur puisse en vivre afin d'assurer la capacité de renouvellement de sa force de travail.

Pour Nous, la Personne ne peut être un objet comme tout autre et un instrument d'enrichissement au plus grand bénéfice des Dominants; et, par-delà toutes autres considérations, s'impose une exigence d'Humanitude, en Respect et Dignité.

Conclusion<o>

Nous Gardons la devise : Liberté - Égalité - Fraternité, malgré tout : l'antécédent de tentatives avortées ou dévoyées comme les espoirs balbutiants, en tentant de frayer la voie, - parvenant à des réalisations ô combien déficientes, insuffisantes, douteuses.

Pour que la Volonté se fasse Droit et que ce Droit prime la force aveugle, - que le Meilleur concevable et partageable se réalise. Malgré l'incertitude et la dureté du chemin, nous allons tous Ensemble !

ET HUMANUM HIC SEMPER

[ L'Humain ici et toujours ]

o o o o o

[ Vers: P L A N ci-avant :

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Questions

[ P L A N QUESTIONS ci-après  :(Retour d'une question en cliquant dessus)

[ Ce sont des Questions majeures portant sur des Enjeux actuels à préciser et/ou qui aident à comprendre, à situer notre Projet Global de Société.( Comme dans toute la Mémolang : Tout(e) lecteur(e) est invité à critiquer (en positif ou négatif) et compléter nos affirmations, explications et propositions dans le cadre Mémo 'Apporter' tout en bas. ) ]

¿ Sommes-nous irréalistes ?<o>

D'abord, cette objection porte-t-elle sur le Présent ou sur le Futur ? Elle peut même se contenter du Passé - certains de nos Adversaires estimant que les atrocités du XXème siècle, à visée "communiste", suffisent à nous décrédibiliser, à invalider notre Projet, - comme aussi à nos pires Adversaires.

Pour Nous, les difficultés liées au Passé sont à évaluer, mais supposer qu'elles soient permanentes et rédhibitoires n'est que la marque d'une mentalité Conservatrice (?) Et le Présent est-il "immobile" ou permet-il de s'orienter vers un Autre Futur (?)

Mais Oui! Nous nous affrontons à une Négativité par rapport à Nous. Nos Adversaires sont dans la Négation de notre Projet Global !

À vous lecteur d'apprécier - et de décider de votre contribution à un Avenir souhaitable - qui de Nous ou de nos Adversaires porte le meilleur Projet - toujours améliorable - satisfaisant les Exigences reconnues nécessaires pour permettre la Survie de notre humanité en tant qu'espèce biologique et aussi la qualité de nos vies en Humanitude.

. . .

¿ Sommes-nous irréels ?><o>

C'est une objection plus grave car : - être "irréaliste" exprime le doute sur notre capacité à modifier le réel, à agir efficacement dans le sens des changements proposés, et nos difficultés, à cet égard, sont bien réelles, tangibles, - il nous incombe de les surmonter; mais : - nous juger "irréels", c'est dire que Notre Idéalisme nous rend étrangers au réel, que nous pensons et désirons comme si Nous existions dans autre monde (!?)

Que répondre ?

D'abord, Nous contestons la mentalité de nos Adversaires - qui traduit l'absence de projet [vraiment] Humain - selon laquelle la Nature humaine serait, presque par définition, inchangeable et donc inaméliorable, et que donc tous nos efforts sont voués à l'échec. Selon eux, nous humains n'aurions d'autre destinée que de produire toujours plus, comme fabricateurs d'outils matériels, afin d'exploiter la Nature qui s'offre à nous dans toutes ses possibilités d'assouvir notre jouissance.

Et leur raisonnement s'appuie sur le fait qu'effectivement l'"Homme" [= l'humain(e)] moderne - si on ne remonte pas aux grands singes - n'a que peu ou pas évolué, dans ses motivations fondamentales depuis de nombreux siècles. Et cela alors que le progrès scientifique et technique n'a cessé de croître en accélération constante. Et un Écart bien réel s'accroît entre ce progrès s'amplifiant, qui donne aux humains un pouvoir de destruction "totale", et une nature humaine qui paraît ne pas "suivre" - comme Nous l'imaginons possible - de manière cohérente en vue de maîtriser les circonstances matérielles.

Sans nier, là-aussi, l'extrême difficulté qui nous "habite", Oui! nous opposons la nécessité d'apporter un "supplément d'âme", - un progrès de la Nature Humaine - qui ne peut rester immobile - dont la qualité conditionne la valeur prospective de notre Projet d'organisation sociale.

Et Nous alléguons que l'être humain prime sur l'avoir (= la possession matérielle) dans un dépassement de l'"homo faber" qui accomplit la destinée de l'"homo sapiens" et : "Nous construisons l'Humanité (en devenir) et Elle nous construit", voulant ainsi dire que c'est dans ce processus de recherche en vue d'accomplissement que nous nous forgeons, chacun d'entre nous ensemble, à être les acteurs de Notre Destinée.

. . .

¿ Sommes-nous des illusionnistes ?<o>

C'est une objection encore plus grave, une accusation ! C'est dire que Nous ne sommes pas seulement hors réalité, en substance et en essence, mais que nous voulons induire en erreur nos auditeurs afin de les duper et d'en tirer profit.

Et, de fait, nombreux sont les manipulateurs de tous ordres et acabits qui se servent de nos "bons principes" comme arguments de vente - d'idées comme d'objets [matériels] (c'est pareil pour eux) - en vue finalement de dominer, de rendre dépendants et de fidéliser leurs auditeurs au lieu de susciter la (vraie) "Confiance". Ce sont nos Adversaires insidieux, sournois,- agissant dans un Flou dont il faut nous Garder, nous prémunir.

Et c'est difficile de distinguer, dans le Flou, ce qui porte un devenir souhaitable et attrayant. Et on dit de Nous que nous n'existons - au-delà de nos bons principes - que dans une version dégradée de ce que nous arborons comme un miroir aux alouettes, - ce qui est vrai...(?) Que notre Projet n'est, en faits, qu'un mirage dégradé, terne et "fumeux", d'idéaux imaginaires.

Alors, nous demandons à être Jugés sur nos Intentions (non feintes); sur nos tentatives sincères. Nous sommes des Chercheurs de Lumière, qui tentons de la porter, des porteurs de torches plus ou moins éclairantes, des marcheurs pour la lumière certainement, - des travailleurs dans la pénombre.

Et nous proposons à tout un chacun, "sympathisant" comme antagoniste, de Réfléchir à ce que nous pouvons, parmi nous, avec et envers les Autres, Ensemble Partager ...

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N o t e s


[1]Loin de nous tout "sexisme"<o> et nous invitons donc le "lecteur" à comprendre aussi "lecteure" (ou "lectrice" selon l'usage préexistant); toutefois, afin d'alléger le texte, la forme féminine est omise. Entendons que toute mention d'une personne (humaine), d'un(e) humain(e), inclut tout "être humain" (c.-à-d. tout sujet grammatical revendiquant la nature humaine), de sexe différencié ou non.

Et nous regrettons que nos langues ne permettent de parler de toute "personne" de l'espèce humaine sans distinction de sexe, lorsque cette distinction est non-pertinente. (de même pour les animaux).

[2] Cette "acceptabilité sociale"<o> est une dimension variant selon des degrés, allant de l'application satisfaisante d'une règle établie jusqu'à la simple tolérance ou même l'intolérance. L'acceptabilité de la "répartition", incluant - dans les États modernes - une certaine "redistribution", des richesses génère des tensions sociales à prendre en compte selon des volontés politiques.
Actuellement, dans les États Européens notamment, ces tensions sont exacerbées en raison de la Crise économique persistante qui provoque une aggravation des inégalités entre classes sociales. En effet, nous ne sommes plus dans une période de croissance dans laquelle l'augmentation globale des richesses permet aisément d'améliorer - plus ou moins certes - le sort de tous. La période est à l'austérité et à l'incertitude des marchés comme des emplois, avec la menace du déclassement.
Il en résulte une détérioration sensible de la situation des "classes moyennes" qui doivent contribuer davantage par l'impôt afin de maintenir le "modèle social"; alors que les hyperriches et les multinationales se soustraient largement à l'impôt (évasion fiscale, niches fiscales, profits acquis à l'étranger ...). Et les catégories les moins favorisées désespèrent, contrairement aux générations antérieures, de jamais pouvoir s'élever vers les classes moyennes.
Une telle situation globale favorise les antagonismes au bénéfice du "populisme", confus ou surtout d'Extrême Droite, dans un contexte de "droitisation" des volontés politiques. Une Société dans laquelle les très riches ne cessent de s'enrichir alors que les moins riches et les pauvres voient leur situation se dégrader est une société en Péril ...  (?!)

[*]Noter l'initiale<o> d'un mot mise en majuscule pour insister, - où que le mot se trouve dans la phrase, - pour diverses raisons. Ce peut être pour distinguer du sens le plus commun d'un mot : Exemple : "institution" signifie le fait d'instituer; nous écrivons "Institution" lorsqu'il s'agit d'une entité sociale instituée, comme l'École ... Dans ce texte, l'insistance sur le "Nous" signifie qu'on marque le fait qu'il s'agit de l'ensemble - supposé - des promoteurs de ce "Manifeste".(NDLR)

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