"Chacun(e) pour soi
Et l'Enfer pour tous/tes!"
Déjà actuel? <o> À empirer?
| Si tu, lecteur/e[=trice], penses qu'il t'incombe de faire autre chose que de chercher à être du côté des plus forts se croyant à l'abri de l'enfer qu'ils/elles créent pour le reste du monde, peut-être seras-tu intéressé(e) par ma réflexion suivante, - et peut-être me diras-tu sur quoi tu es plus ou moins d'accord ou en désaccord?
Et si tu estimes que tu n'as rien à faire de l'Enfer comme du Paradis, au motif que, comme on dit, "L'Enfer est pavé de bonnes intentions", sache que c'est aussi mon avis : prends donc ma parole nue de prétextes, de faux-semblants, - d'hypocrisie.
Pour changer un état social - vers un meilleur[à définir?] - il faut des personnes devenant acteur(e)s/trices de changement(s).
Pour créer du nouveau<o>, il nous faut affronter l'inconnu (de ce qui n'existe pas encore), l'incertitude étant d'abord dans notre capacité de concevoir autre chose que ce qui existe; et ensuite dans notre espérance que ce que nous allons tenter de réaliser répondra aux buts que nous nous sommes fixés.
Une fois acquise une telle "ouverture d'esprit" qui est le "courage du changement", le défi, pour chacun(e) de nous en tant que personne, est dans notre capacité à vouloir et pouvoir nous dégager de l'emprise du milieu social sur notre vie personnelle.
D'abord, faire le vide en soi pour se détacher <o>de toutes influences subies, et laisser sourdre nos aspirations profondes. Ensuite, et alternativement, converser avec nos co-humain(e)s en vue de réévaluer nos idées et positions respectives, et de s'accorder sur des principes d'action, - et enfin de coopérer dans la réalisation de nos projets.
C'est une revendication d'autonomie de ma personne, qui fonde ma responsabilité personnelle.
Les difficultés :
D'abord,nous nous trouvons dans un milieu social qui nous détermine, tant dans nos manières d'être que d'agir, - et c'est pouquoi l'effort de détachement préalable - mental et affectif - est si nécessaire, et difficile.
Si nous n'y prenons garde, nous ne sommes que le produit d'une normalisation qui s'impose à nous (pour trouver du travail, se faire des ami(e)s, être reconnu dans une association ...).
Jadis, la majorité des humain(e)s étaient dans l'ignorance (tant en termes d'information disponible, que de capacité à s'informer), - et se trouvaient donc dépendants des Autorités (disposant du savoir et du pouvoir, voulant être reconnues comme absolues).
De nos jours, la revendication d'autonomie est encore bien ardue<o>. Car, en même temps que les moyens d'information se sont étendus, la puissance des pressions à la conformité - souvent insidieuses mais si efficaces - ne cesse de s'accroître. La question étant de savoir qui détient ces moyens de manipulation, quels sont les lieux et agents de pouvoirs divers qui s'imposent au commun des citoyen(ne)s, les réduisant encore trop souvent à un état d'exécutant(e)s de choix de société préalablement décidés pour eux/elles.
Ensuite, lorsque la personne est devenue capable de revendiquer une capacité de réflexion autonome, s'exerce sur elle le pouvoir des défenseurs et propagateurs d'idéologies "prêtes-à-penser"<o>.
Pour autant que la personne puisse avoir connaissance d'une idéologie existante, en toute transparence, c.-à-d. sans dissimulation ni hypocrisie de la part de ses détenteur(e)s, il me[Voir Note [1]] reste à savoir si sa doctrine m'autorise un espace de compréhension critique.
À cet égard, les doctrines des deux idéologies majeures<o> qui ont marqué, par leur confrontation, le siècle passé, l'ultra-libéralisme et le pseudo-communisme, présentent des similarités caractéristiques : elles sont "exclusives", "mécanicistes", "économicistes" :
Elles se présentent comme un mode et modèle unique de progrès parfaitement adapté à une "nature humaine" intangible, une explication du devenir du monde qui ne peut être contestée que par un déni de réalité; on se doit donc d'y adhérer sous peine d'être exclu comme anti-progrès, un a- ou anti-social.
Le progrès se génère mécaniquement. Le Mécanisme est simple, bien que se complexifiant dans la diversité des situations : d'un côté, le "Marché concurrentiel", de l'autre la "Lutte des classes" doivent avoir libre cours et créent automatiquement le meilleur monde possible, - sans se préoccuper des personnes et groupes sociaux qui bénéficient ou non, plus ou moins, des résultats du processus engagé, - qui contestent ou non, ces derniers étant ou déconsidéré(e)s ou éliminé(e)s.
Ces deux doctrines se développent sur la base des analyses des premiers économistes. Une grande innovation puisque c'était l'application à des comportements humains de méthodes issues des sciences de la nature, - la possibilité d'expliquer des phénomènes, ni matériels ni métaphysiques, en appliquant le raisonnement, la logique et la mathématique pour les décrire. Et elles ont prétendu étendre leur domaine à toutes les activités humaines, imposant ainsi la primauté de l'économique, en un sens restreint, sur le socio-politique.
Pour ces raisons, ces idéologies sont fermées et enfermantes, puisqu'elles ne font guère de place à la participation des personnes dans la réflexion socio-politique. Il faut faire autre chose, autrement?
| Le terme "Révolution" est à (re-)définir, re-penser, dans son mouvement même, - tant quant à la diversité du contenu qu'il porte qu'à la durabilité de ce vers quoi il porte. Exemples : - un parti actuel aux États-Unis se nomme "Révolution conservatrice"; - si c'est refaire la Révolution de 1917 pour se retrouver peu de temps après sous un Staline, et quelques décennies plus tard sous un Poutine ... . Le concept plus général que nous retiendrons est celui d'"amélioration" sociale, recouvrant les modalités de "réforme" et "révolution", se réalisant dans la diversité mais qui puisse devenir, selon nos souhaits profonds, une Amélioration du sort de l'ensemble des populations sur notre Terre.
La "réforme"<o> se définit comme une amélioration d'un système existant conciliable avec les "fondamentaux"[= principes d'action, d'organisation] de ce système. Le reproche majeur est que les "réformes" entretiennent, de façon générale, le Système, puisqu'elles permettent - si elles réussissent? - de corriger ses déficiences particulières. Ce qui reporte sur les détracteurs la lourde exigence d'être sûrs qu'il serait préférable de changer immédiatement et totalement ce Système, - ce qui suppose de disposer d'un Projet avancé d'un Autre Système Alternatif ... .
En cas de Rupture du Système ou Régime, il sera reproché aux initiateurs et continuateurs de "Révolutions"<o> les insuffisances et échecs au vu des résultats par rapport aux aspirations des contestataires ayant contribué au Changement, et par rapport aux principes élaborés et plus ou moins bien appliqués ultérieurement. Ils pourront arguer que, à leur avis, le Système précédent était in-réformable, et qu'il aurait perduré pour le pire, et que la situation résultant de la Révolution s'avère quand même préférable, malgré les manquements au projet de Rupture, peut-être trop ambitieux?
En tout cas, le choix entre "réformer" et "révolutionner" relève d'une appréciation lourde de conséquences pour ceux/celles qui assument la Responsabilité du Changement.
L'élaboration d'une réforme amènent - le plus souvent - à faire des compromis, ne serait-ce que pour obtenir un soutien assez large pour pouvoir la réaliser. Les artisans de la réforme se poseront la question - sinon elle leur sera posée par d'Autres? - de savoir s'ils sont dans la "compromission" (inacceptable).
La compromission est la participation à un projet qui est en contradiction flagrante avec les buts poursuivis et/ou ne peut être que contre-productif par rapport aux intentions initiales et aux raisons d'y souscrire.
C'est encore une question d'appréciation, d'autant plus ardue que le "jeu" de la négociation n'est pas exempt de manoeuvres et manipulations, à déjouer. Le mieux serait d'être "au clair" sur cette question et donc d'en débattre, à charge de devoir répondre des erreurs reconnues après coup : - le retrait d'une négociation qui s'avère pénalisant; - un engagement qui n'apporte rien ou pire.
L'alternative entre "réformer" et "révolutionner" peut être conçue et pratiquée en considérant ces choix comme non-incompatibles, conciliables, - la limite de l'acceptable étant la "compromission".
Ainsi,la proposition de "réforme" sera acceptée selon plusieurs critères : - si elle doit améliorer la situation des personnes qu'elle avantagera; - si elle ne contrevient en rien aux principes fondamentaux que nous défendons; - si elle doit renforcer notre crédit et notre légitimité; - si elle est l'occasion de favoriser la réflexion de tous/tes sur les insuffisances du Système ... .
Le choix d'entamer la "Révolution", c.-à-d. la Rupture avec le Système, sera préféré quand le Système n'accepte aucune véritable négociation et empêche l'expression démocratique de l'insatisfaction sociale.
Nous écrirons parfois "(r)évolution" pour désigner la volonté d'Amélioration sociale compte tenu des critères de choix précités. L'Amélioration doit porter sur un Contenu, un Projet, et pouvoir se réaliser en organisant le Changement.
Ayant reconnu la nécessité d'appliquer de nouveaux principes d'organisation socio-politique, nous tentons d'en élaborer qui puissent s'appliquer, de façon cohérente et concertée, tant à la situation et au comportement particuliers des personnes, des groupes sociaux, des pays et régions du monde, qu'à l'ensemble du peuple humain planétaire, en vue d'une sauvegarde de la planète et de la réalisation d'une coexistence pacifique de ses habitants, - c'est ce que nous entendons par "(Re-)Fondation Humanitaire".
C'est une Mondialisation[=Globalisation] "à l'envers", "renversée", "à rebours", par rapport à la Mondialisation qu'a imposée l'ultra-libéralisme. Car nous partons ici de la définition de l'Humain Global, planétaire, pour produire un meilleur état social diversifié à tous les niveaux d'organisation de la vie sociale. Et non, comme l'ultra-libéralisme, des intérêts matériels d'individus particuliers se cumulant en un pouvoir social constitué par l'accumulation de capital et voué à dominer la planète entière.
Quelques principes :
Principe 1°<o> :
"Les biens planétaires appartiennent à l'humanité."
| Ce qui implique qu'aucun ensemble sociétal particulier (groupe de pression ou classe sociale, d'un pays ou d'un groupe de pays) ne peut accaparer, pour son usage exclusif, des biens communs à l'ensemble des humain(e)s terrestres.
Et la notion de bien conduisant à celle de "patrimoine", c.-à-d. d'ensemble de biens, il reste à définir tout ce qui est constitutif du "patrimoine" de l'humanité ...
Exemple 1° : La forêt amazonienne :
En tant que "bien planétaire", la forêt amazonienne - dont le maintien est essentiel à l'éco-système planétaire - ne peut être livrée au Marché "capitalistique" [au sens où l'échange s'y effectue selon les choix résultant de la spéculation, et au plus grand bénéfice d'une infime minorité de personnes et de groupes puissants (= l'Accaparement mentionné ci-avant)].
On peut arguer, comme dans l'exemple suivant, ainsi : "Cette forêt, de par son existence même, est déjà un "capital", au sens d'une ressource utile pour les humain(e)s et c'est donc à l'ensemble des humain(e)s, dans leurs instances représentatives<o>, d'étudier les problèmes liés à son utilisation (épuisement ou renouvellement, substitution, compensation ...) et de décider, si une utilisation est acceptée : - des conditions de cette utilisation, - de son "prix" en unités de valeur et de l'usage du produit en valeur résultant de son utilisation. Il y a bien, dans cette description, la confrontation<o> d'une "offre" et d'une "demande" d'utilisation, mais le choix, en situation et capacité de négociation, est l'apanage des citoyen(ne)s Terrestres.
Exemple 2° : Les ressources en pétrole :
Si les gisements de pétrole peuvent - jusqu'à preuve du contraire - être utilisés sans déséquilibrer l'état naturel de la planète, - du moins en tant qu'extraction, l'utilisation de ses produits aggravant la pollution ..., la croissance des besoins dans nos sociétés post-industrielles soulève les mêmes problèmes que précédemment : "renouvellement?", "prix?", "choix?" d'emploi et de répartition des ressources énergiques.
Du point de vue "planétaire"<o>, il est injustifiable que l'utilisation de ce bien, en tant que ressource épuisable et en valeur, soit l'apanage, la décision d'un petit nombre de pays producteurs alliés aux multi- ou supra-nationales du Pétrole.
Principe 2°<o> :
"Tout(e) humain(e) a un droit égal sur les biens de la planète."
Notons d'emblée qu'il ne peut s'agir d'un droit de propriété sur une partie résultant de la division de l'ensemble des biens "planétaires" par le nombre de ses habitant(e)s. La faisabilité de cela est manifestement inenvisageable! C'est un droit d'usage, donc, sur les produits de l'utilisation des ressources de la planète afin de satisfaire les besoins de ses habitant(e)s.
Remarquons aussi que ce droit s'applique aussi aux biens non-matériels répondant aux besoins humains (de respect, de sécurité, de reconnaissance, de culture ...) y compris la volonté de participation aux décisions collectives, - ce qui fonde la démocratie.
Un exemple de l'application de ce principe sera(i)t l'assurance d'un "revenu d'existence"<o>, c.-à-d. d'un revenu permettant la (sur)vie (= la satisfaction des besoins vitaux, élémentaires) de tous/tes les humain(e)s en vie sur notre Terre.
Cette idée a germé, dans la plupart de nos pays "développés" sous la forme d'un revenu "minimal" permettant un niveau de vie en-deça duquel l'existence devient, disons, "infra-humaine", selon les critères de "misère" retenus ("infra-humaine", dis-je, parce que ni les besoins matériels ni les besoins immatériels ne sont plus assez satisfaits pour assurer une vie "digne" par rapport à soi et dans le regard des Autres).
[Autres exemples d'application de ces principes et autres principes : À continuer (vous avec moi) ...]
Les difficultés<o> :
| Remarquons que ces exigences "planétaires" impliquent ou requièrent une re-définition de la "valeur" ainsi que du rôle des instances "supra-nationales", "planétaires".
La "valeur" "planétaire" ne peut être "capitalistique"[v. ci-avant]. Ainsi, une parcelle de la forêt amazonienne a, actuellement, une valeur "capitalistique" traduisant l'état de la spéculation à ce jour sur ce bien à Accaparer. Si son prix dépend de la décision d'instances "planétaires", ce sera autre chose, puisque la valeur sera déterminée par d'autres critères que ceux du Marché "capitalistique".
Est aussi patente l'insuffisance des instances "supra-nationales" actuelles s'agissant de représenter et faire valoir les intérêts "planétaires".
Ensuite, le processus de cette méthode de "Globalisation à rebours"[v. ci-avant]<o> nous mène à l'application des principes "planétaires" aux niveaux diversifiés de l'organisation des activités humaines sur notre Terre.
Et c'est là que nous retrouvons les interrogations sur l'alternative entre "Réforme" et/ou "(R)Évolution" exposées ci-avant.
Et faudrait-il être naïf/ve pour ne pas s'attendre à ce que l'application de ces principes "planétaires" rencontrent, auprès des Pouvoirs établis, constitués, toutes sortes d'obstacles<o> : rejets, défenses, résistances, ou pire ... Il est de la nature de la volonté de Changement de se poser face à un état existant puisqu'un nouvel état - qu'on considérera comme une modification ou une véritable mutation - est le But recherché?
Et dans ce conflit pour le Changement, c'est la volonté résolue des citoyen(ne)s dans toutes les instances où ils s'expriment (nationales, y compris la "société civile" et les provinces, Régionales (Europe ...) qui exerceront la pression au changement (ou, à l'inverse, au conservatisme) sur les Instances représentatives. De sorte que le Changement effectif sera déterminé à la fois par l'"imprégnation", la reconnaissance de la valeur des principes "planétaires" dans la conscience des peuples divers et par la prise en compte et, souhaitons-le, l'amplification (par une formulation responsable) d'une volonté populaire ainsi orientée par des Responsables politiques soucieux de valoriser leur rôle dans l'Histoire Humaine.
En voici quelques-uns, d'obstacles, sur les exemples précédents [À continuer (vous avec moi) ...] :
S'agissant de la forêt amazonienne, toute revendication "planétaire" rencontrera l'opposition, bien sûr, de tous les acteurs/trices ultra-libéraux/les qui désirent s'en Accaparer pour leur propre enrichissement; mais aussi de certains propriétaires d'une parcelle de cette forêt qu'ils/elles ne souhaitent pas conserver, pour diverses raisons (et ils/elles sont peut-être satisfait(e)s du prix actuel offert par les spéculateurs), alors qu'il est question de l'interdire. À l'inverse - ce qui semble se profiler - les dirigeants des pays concernés, devenant conscients de la valeur "planétaire" d'un tel bien, commencent à revendiquer ce principe "planétaire", soit par un vrai souci Humanitaire et/ou simplement parce qu'ils/elles craignent de "brader" leur patrimoine national à un prix dérisoire, - ce qui leur serait reproché par les générations futures.
S'agissant des ressources en pétrole, l'opposition - féroce, sans doute, vue l'ampleur de l'Accaparement - viendra des tenants, qui sont également les bénéficiaires, du statu quo. Et on constate que le projet de transformer les "pétrodollars" en un Fonds de Développement des pays nécessiteux peine à faire un bout de chemin!
On peut considérer cette question comme le test le plus critique (de l'effectivité du Changement), à l'issue la plus incertaine et aussi dommageable. Car c'est le domaine où l'ultra-libéralisme a atteint son apogée, avec d'immenses profits, et son recul sur ce point consacrerait l'inévitabilité d'une révision du concept de "propriété" en conséquence de la critique de la valeur, devenue "planétaire".
Quant à l'assurance d'un "revenu d'existence" "planétaire", on comprend : - la difficulté d'en définir le montant; - les tensions que cela génèrera(i)t au sein des populations de la planète, - à tous les niveaux de vie d'ailleurs.
Car - pour l'essentiel - le heurt sera(i)t frontal entre l'exigence d'un meilleur niveau de vie pour les uns qui se traduira(i)t par une diminution de celui des Autres, - ce qui pose, globalement, la revendication d'un partage<o> de la richesse produite par l'activité humaine.
L'attention se fixera(i)t sur les inégalités de richesse et de développement, au sein de pays et Régions terrestres, et aussi entre Régions riches/développées et les Autres.
Chaque partie à un tel conflit de possession, personne individuelle comme groupe social, devra(i)t se poser la question : "Que suis-je prêt à partager, avec qui et pourquoi?".
À notre époque, lorsque - pour un ensemble de raisons à bien élucider pour mieux saisir les enjeux et les solutions de notre présent défi - nous ne sommes plus<o> dans une période de croissance durable générant un gâteau sans cesse augmenté (dont il serait plus facile de soustraire une petite part de l'accroissement), et que donc tant de populations subissent une stagnation ou une régression à la fois de leur niveau et de leur qualité de vie, on comprend combien une restriction supplémentaire des acquis au nom de la réduction des inégalités dans le monde sera(i)t difficile à (faire) accepter! Et combien les xénophobes virulents - qui sont contre tout partage avec les Autres différents - exploiterons/aient le manque de générosité contraint par la dureté de la vie dans un contexte de mouvements de populations résultant des inégalités de développement des Régions de la planète et posant la question d'une immigration acceptable par les populations d'accueil.
En vrac, quelques questions, , que tout(e) un(e) chacun(e) ne pourrait éviter de se poser : - "Pourquoi mon "revenu d'existence" doit-il être supérieur (ou inférieur) à celui des habitants de tel autre pays?"; "Mon pays a constitué, tout au long des générations, un patrimoine dont l'usage justifie un "revenu d'existence" d'un niveau plus élevé qu'ailleurs dans le monde?"; - et surtout "S'il faut égaliser, harmoniser les revenus, et d'abord les "revenus d'existence", pourquoi "aligner vers le bas"? [À nous de continuer ... ] "
On mesure ici la difficulté d'appliquer un principe d'Évolution dans un "temps social"<o>, c.-à-d. dans un état social actuel s'inscrivant dans une durée. Pour les défenseurs du principe, en raison de l'exigence d'une révision des priorités de leur projet de vie; pour les négateurs et adversaires du principe, en raison de leur exploitation du débat sur les conditions de son application afin de dévaluer le principe lui-même.
La conscientisation d'une Destinée Humaine nous engageant tous/tes nous amène à considérer que le Système d'organisation sociale actuellement dominant et planétaire, un Capitalisme dont le moteur est l'ultra-libéralisme, est contraire à l'/la (R)Évolution Humanitaire.
Un Système Humainement déficient<o> :
Parce qu'il se fonde sur l'égoïsme basique de l'individu, une conception purement matérialiste de la volonté de la personne, plus précisément et exclusivement vouée à la possession de toujours plus de richesses se mesurant par l'argent.
Un tel égoïsme individuel s'étend par solidarité - ou plutôt "complicité"? - à des groupes dominants, se renforçant, selon la complexité de la société moderne, jusqu'aux sommets de l'organisation sociale, de par le pouvoir de l'argent.
S'il reconnaît des besoins individuels plus étendus que l'accaparement monétarisé, c'est alors pour instrumentaliser les volontés d'autres choses et marchandiser les biens immatériels (éducatifs, culturels, ludiques ...)
Un Système se voulant immuable<o> :
Parce qu'il s'affirme, avec la prétention d'une science économique, comme le seul Système possible et viable pour l'humanité terrestre, puisqu'il fonctionne selon les lois naturelles de l'économie. Par un tel scientisme, il s'autorise à rejeter sytématiquement ses contradicteurs/trices en les dévalorisant (comme ignorant(e)s, utopistes, anti-sociaux/ciales ...).
Se réclamant ainsi d'une Vérité absolue (c.-à-d. non relative dans et selon le temps ou l'espace), il rejette les objections les plus rebelles liées à des dysfonctionnements largement reconnus, en disant que ces effets reconnus pour le moins "pervers" (ou "collatéraux", selon un néologisme plus récent) sont seulement dus à l'effort dévoyé de certains qui cherchent à améliorer le Système et ne font ce faisant que le corrompre, - et que donc il faut appliquer le Système complètement, dans toute sa rigueur et pureté, pour en tirer tous les bénéfices naturellement assurés.
On peut aussi dire que ce Système est "statique", en entendant par là que, s'il est capable de se diversifier pour s'adapter - dans une certaine mesure - à la complexité de l'organisation des sociétés modernes, il est donné, dans son Mécanisme, sous une forme parfaite, définitive et n'autorise aucun espace à la contestation. Il s'affirme ainsi totalisant, dans ses principes fondamentaux d'organisation sociale, irréfutable et donc irréformable (par lui-même).
Un Système impropre au Progrès Socio-Humain<o> :
Il importe cependant, en le contestant, de montrer plus avant en quoi ce Système est insuffisant - et dangereux - par rapport à notre conception du Progrès et à notre évaluation de la Civilisation dans laquelle il s'exerce.
Ses fondements reposent sur deux "piliers" : - une "nature humaine" supposée immuable; - un mécanisme d'organisation sociale (par l'enrichissement personnel étendu, diversifié, globalisé) tout aussi immuable.
Alors que, si on considère ce dernier aspect - les sciences et techniques de la matière et de la vie s'amplifient et s'accélèrent vers des innovations, par des "révolutions"; et, sur le plan le plus conceptuel, vers des changements de "paradigmes", - la "science économique" dont il se réclame serait, dans ses fondements, figée pour l'éternité (hormis des adaptations techniques, ponctuelles ou secondaires.)
Quant au premier aspect, le statisme d'une "nature humaine"<o>, nous avons vu d'abord combien la conception de la "nature humaine" utilisable pour le fonctionnement de ce Système est réductrice. Quant aux aspects de la "nature humaine" non requis, ils sont, le plus possible, récupérés par instrumentalisation et marchandisation, - et il peut aussi être montré combien et comment ce Système les occulte ou amoindrit, pour la part irrécupérable, ce qui est dans la mentalité qu'il promeut, puique tout ce qui ne peut être intégré, c.-à-d. traité par le Mécanisme économique salvateur, doit être exclu ou étouffé, vu que c'est porteur de contestation jugée "anti-sociale".
Sans doute, en jugeant notre Civilisation en cours, devons-nous reconnaître l'énorme "fossé"<o> qui s'est creusé en raison du retard pris par l'Évolution Socio-Humaine que nous espérons par rapport à l'accélération des progrès scientifiques et techniques, lesquels donnent aux Puissants des moyens de manipulation et de destruction de plus en plus totalisants, - un "fossé" auquel ce Système, pour les raisons exposées ci-avant, contribue activement.
Notre existence est située, en temps et lieu, et nous devenons conscient(e)s, chacun(e) d'entre nous, de nos besoins immédiats et des aspirations et attentes tournées vers l'avenir. Des exigences en résultent, envers les personnes, le milieu, - plus largement la société qui nous entoure, dont la satisfaction contribuera à notre plus ou moins grand bonheur. Mais, dès ce stade de réflexion, nous sommes, parce que nous adoptons ce point de vue, un(e) humain(e) de la multiplicité humaine terrestre, tout(e) humain(e) avec ses besoins et exigences.
Et fort(e) de ce double regard, envers moi et envers tout Autre, de par ma reconnaissance de l'Humanité de l'Autre, je m'efforcerai, où que je me trouve dans l'écheveau complexe de l'organisation sociale, et quelque soit ma capacité d'action, de concilier ma pratique de vie avec les exigences que je juge Humanitaires, parce qu'elles répondent à ma conception, à ma définition de ce qui est - doit être - Humain.
Et aussi je participerai, au sein de groupes sociaux dont je partage les intentions essentielles et discute les projets, à l'élaboration des Changements que je juge nécessaires.
Jugeant qu'aucun Système n'est parfait, je chercherai à faire valoir mes propres exigences, c.-à-d. celles qui tiennent à ma situation individuelle et visent à mon plus grand bénéfice individuel, mais aussi celles que je reconnais comme légitimes émanant des Autres (personnes ou groupes sociaux qui les représentent[plus ou moins]).
Le Changement se prépare, se justifie, s'explique et se diffuse, en situation de dialogue ou plurilogue avec toutes personnes de bonne foi participant au débat qui l'instaure.
Ma participation s'effectuera sur un mode "coopératif" qui implique la plus large réflexion et action collectives. Seront évaluées les possibilités de réformer et/ou (r)évolutionner [v. ci-avant] le Système existant.
Ainsi, c'est un travail permanent, qui porte sur des problèmes divers et particuliers qu'il importe de faire remonter, dans leurs causes et propositions de solution, jusqu'aux déterminants du Système, à évaluer.
C'est ici aussi un double mouvement, quant à l'attitude et à la méthode - d'attention, d'une part, au traitement possible du problème dans le Système existant tout en envisageant, d'autre part, comment ce problème pourrait se résoudre dans un Autre Système, - c'est une réflexion qui se situe dans le Système et hors de ce Système, - envisageant donc de devoir partir de Zéro, c.-à-d. de remplacer le Système existant, à moins qu'ait commencée l'élaboration d'un nouveau Système dans lequel puisse s'insérer l'analyse du problème.
Car il importe d'être capable de surmonter la "crainte (peur) du Vide". L'impréparation au Changement, alors que survient une rupture majeure dans l'exercice du Pouvoir du régime en place, laisse s'ouvrir un Vide dans lequel s'engouffrent les Hommes (ou Femmes?) Providentiels qui, sous le prétexte et la nécessité d'établir un nouvel "Ordre" pour que la société se remette à fonctionner, vont abuser de leur pouvoir au détriment même des contestataires ayant provoqué la rupture et dont les aspirations sont étouffées et/ou détournées. L'Histoire nous montre ces cas si fréquents de "révolutions" deviennent "douteuses" par rapport aux aspirations populaires ayant ouvert l'accès au Pouvoir, et qui donnent lieu, à plus ou moins long terme, à des réactions (ultra-)conservatrices.
Cela dit tout en affirmant l'importance de la "confrontation"<o> au Vide. C'est là une exigence de conception et de méthode. Comment changerait-on l'existant sans faire le vide où mettre le nouveau? À moins d'avoir, hors Système, un champ à explorer et déterminer, en friches; ce qui a été, par exemple, la situation de pays européens qui ont résolu des problèmes en expatriant une partie de leur population afin de coloniser d'autres parties de la planète.
Posons donc comme principe de méthode que : "Nul système n'acquiert, du fait de son existence, le droit de se pérenniser.". D'où la règle : Tout est critiquable, donc ré-évaluable, révisable, remplaçable.
Sans sous-estimer les obstacles à une telle ré-évaluation du Système existant. Car il faut avoir les moyens d'un tel Travail (moyens en disponibilité de personnes et en outils ...). Cela alors que le Système en place s'oppose, le plus souvent, mais avec plus ou moins de contraintes, à sa propre évaluation. Et remarquons que ce Travail est plus faisable sous un régime démocratique, pour autant que les principes démocratiques y soient observés.
On pourra objecter que c'est justement au moment même de la rupture du fonctionnement sociétal que surgit et s'amplifie la volonté de changement. L'élan révolutionnaire suscitant les solidarités nouvelles et les propositions de changement. Par exemple, les Innovations sociales<o> de l'Après-guerre[= la seconde guerre mondiale] se sont conçues dans une période très critique; mais remarquons que ce fut cependant un Travail soutenu du C.N.R.[Conseil National de la Résistance] sur une certaine période, en préparation d'un Moment futur, la Libération.
Nous nous accorderons, je pense, sur l'idée que "les Lendemains chanteront d'autant mieux qu'on aura préparé la partition musicale."
Il nous faut la Contestation et la (R)Évolution permanentes, - et, face à un Système envahissant que nous jugeons fondamentalement déficient, nous nous trouvons en "Résistance".
| Car il s'agit d'une (trans)mutation, d'une oeuvre de la Communauté Humaine résultant de la volonté germinante et agissante d'acteur(e)s du Changement s'exerçant sur la matière d'une organisation sociale évolutive.
À l'égoïsme individuel s'étendant, dominant et destructeur, opposons l'Humain s'accomplissant.
¤ ¤ ¤ ¤ ¤
[1]Le "me" ici est plus qu'individuel. J'utilise souvent la 1ère personne non pour me désigner seulement en tant qu'individu mais pour exprimer la conscience réflexive d'une personne - quelque soit son nom - s'interrogeant. Je sais que je m'interroge moi-même ainsi et je suppose et/ou espère que d'autres personnes - le plus grand nombre possible pour ce qui me paraît positif! - pensent comme moi. C'est, disons, un singulier "à espoir de pluriel"!